Les Ateliers des territoires connectés de passage à Lille

Interrompu pour cause de Covid-19, le tour de France des Ateliers des territoires connectés a repris la route. Pour sa deuxième étape, la tournée s’est arrêtée à Lille le 9 septembre, au campus d’EuraTechnologies. L’occasion pour les collectivités et les industriels d’échanger sur leurs projets de "smart city".

Durant la journée, conférences et ateliers participatifs se sont enchaînés pour échanger sur les territoires connectés de demain. © Aletheia Press/L.Peron
Durant la journée, conférences et ateliers participatifs se sont enchaînés pour échanger sur les territoires connectés de demain. © Aletheia Press/L.Peron

La réflexion autour des territoires connectés, ou «smart city», est apparue il y a deux ans, en décembre 2019, après la signature du contrat stratégique de filière des infrastructures numériques. Lors de cette signature, les collectivités, les industriels ainsi que l’Etat ont réfléchi sur les villes connectées de demain. Pour cette deuxième étape, qui s’est déroulée à Lille le 9 septembre, la journée fut rythmée par des conférences et des ateliers participatifs. L’objectif : creuser la réflexion et accompagner les élus ainsi que les techniciens des collectivités dans leurs projets «smart city», et ce, quel que soit leur état d’avancement.

«Il faut laisser les collectivités avancer pas à pas. Ce serait contre-productif d’obliger des outils alors que le besoin ne se fait pas ressentir dans une ville ou dans une commune», estime Patrick Chaize, sénateur de l’Ain. Il est notamment le rapporteur de la loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique. Effectivement, les collectivités ne sont pas venues avec les mêmes problématiques. Certaines souhaitaient trouver une solution à leurs problèmes de sauvegarde de données tandis que d’autres cherchaient des technologies plus avancées, par exemple de prévention des crues.

Les Hauts-de-France, bon élève

«En 2023, 100% du territoire de la région Hauts-de-France sera équipé de la fibre. Cette année, en un an, nous avons fibré 500 000 locaux, et cinq plateformes de 5G vont être mises en place», témoigne Christophe Coulon, président du SMO 59/62 et vice-président au conseil régional des Hauts-de-France. Une entrée en matière prometteuse pour les collectivités.

«Il est important que toutes les collectivités aient accès aux services publics, aux objets connectés, à la sauvegarde des données et aux bâtiments intelligents», poursuit Christophe Coulon. Même si le territoire des Hauts-de-France est déjà sur une bonne lancée, les élus estiment qu’il est important de continuer à questionner les collectivités de façon régulière, pour garder une dynamique de changement. En effet, ce qui déterminera aussi la réussite des territoires connectés, c’est l’engagement humain et financier derrière chaque projet.

Demain, les objets connectés

Cédric O, secrétaire d'Etat chargé de la Transition numérique. © Aletheia Press/L.Peron

Cédric O, secrétaire d'Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, en déplacement à Lille ce jour-là, a clôturé cette journée de réflexion. «On a une réussite qui est absolument exceptionnelle en termes de déploiement des réseaux fibrés (…). La question qui va se poser maintenant, c’est de savoir comment l’utiliser (…) pour faire émerger (…) l’utilisation des objets connectés.» Pour le secrétaire d’Etat, «il faut structurer une approche connectée dans nos quartiers, nos villes, nos communes. On peut prétendre à des routes connectées par exemple. Tout cela dans une optique d’efficacité, de service public, mais également pour une approche environnementale qui est extrêmement importante.»

Ne pas subir les technologies

Cédric O, secrétaire d'Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, soutient l’idée que les collectivités, les industriels et l’Etat doivent avancer ensemble vers les villes de demain, mais également que les élus doivent prendre des décisions tout en ayant conscience de leur écosystème. «Tout cela ne va pas se mener du jour au lendemain, il y a des discussions qui sont assez chargées. Mais ce qui est certain, c’est que si nous ne sommes pas capables de les structurer, alors le risque est que nous subissions les technologies. Je pense qu’il y a une très grande opportunité pour la France de jouer sa carte.»