Innovation sociale
Les associations mosellanes, vecteur socio-économique
Plus encore au cours de cette période difficile marquée par une crise inédite, les associations jouent un rôle irremplaçable en Moselle, dans les villes, les quartiers et les villages, au plus proche des habitants de toutes les générations, elles sont particulièrement actives et utiles au quotidien, jouant un rôle de cohésion sociale et contribuant à cimenter le pacte républicain. Le département de la Moselle renouvelle en 2021 son appel à projets «Innovation Sociale en Moselle» afin d’encourager les initiatives issues du tissu associatif.
On compte près de 15 000 associations en Moselle, employant quelque 30 000 salariés en équivalent temps plein. Soit plus de 600 millions d’euros de masse salariale. On ajoutera les 180 000 bénévoles investis. Ces trois dernières années, il s’en est créé 541, 528 et 548. Elles contribuent à la recherche et à l’expérimentation de solutions nouvelles pour répondre aux besoins sociaux et de solidarité, avec des initiatives essentielles pour le maintien de la cohésion sociale et territoriale en Moselle. Pour les accompagner vers leur développement, au travers de projets novateurs, le département renouvelle en 2021 son appel à projets «Innovation Sociale en Moselle», dans le cadre du Plan Pauvreté. À ce jour, il soutient 30 projets associatifs, lauréats des deux précédentes éditions de l’appel à projets, dans la santé publique, l’éducation, le développement durable, l’alimentation durable et solidaire, l’habitat participatif, la mobilité solidaire, la création et l’animation de tiers-lieux…
Un large champ d'actions
L’appel à projets 2021 s’adresse aux associations Loi 1901 et relève du Code Civil Local quand elles justifient un ancrage territorial en Moselle. Les actions entrent dans un champ bien défini, étant dans les domaines de compétences du département : le développement d’initiatives innovantes visant à pallier, limiter ou compenser les effets négatifs de la crise sanitaire, l’insertion et l’emploi des publics qui en sont éloignés dans un but d’insertion durable, l’inclusion sociale des publics en situation de fragilité, la lutte contre la précarité, particulièrement la précarité alimentaire, la solidarité intergénérationnelle, le développement durable, la lutte contre le gaspillage alimentaire, la valorisation des circuits courts, les solidarités territoriales, le maintien de services en milieu rural. Sont accompagnées au titre de l’appel à projets, les initiatives en phase de création et celles en phase de lancement. Les dépenses éligibles sont liées à l’acquisition de matériel nécessaire à l’activité de l’association pour la mise en œuvre du projet, y compris l’acquisition des matériels de protection dans le contexte de la crise sanitaire, sauf les consommables. Également, les frais liés à la communication, à l’ingénierie indispensable au développement de la nouvelle activité. Les associations porteuses des projets lauréats se verront octroyer des subventions d’un montant compris entre de 5 000 € et 15 000 €, soit 20 % à 50 % du coût du projet.
Un poids économique conséquent
On rappellera cette donnée. La France recense plus d’un million d’associations. Pour autant d’emplois en équivalent temps plein (5 % du nombre de salariés du pays) et un budget avoisinant les 60 milliards d’euros. Cela représente 3,4 % du PIB national. Concernant le champ d'intervention, les associations maintiennent une forte attache territoriale. 60 % d'entre elles ont un rayon d'action communal et une sur cinq départemental. Seulement 5 % agissent à l'échelle nationale. Au niveau des quartiers, les associations de défenses des droits et des causes sont les plus actives. Assez logiquement, les associations d'action sociale, de santé et d'éducation épousent, elles, l'échelle du département.
Un écosystème associatif mouvant
Avec une telle vitalité apparente, on a alors du mal à comprendre le discours récurrent sur la crise du bénévolat ou sur le désengagement de l'État. Les associations se trouvent pourtant dans une situation permanente de concurrence face aux adhérents, aux différentes ressources publiques ou privées ou au travail bénévole. Ce qui a pour effet d'accentuer les tensions qui existent déjà du fait de l'évolution du financement public et du comportement des bénévoles. Ces derniers ont tendance à rester de moins en moins longtemps dans la même structure et à délaisser les grosses associations au profit des petites structures plus proches du terrain. Le volume total du travail bénévole, lui, est en constante augmentation, pas assez cependant pour répondre au nombre d'associations nouvelles.
Pas de baisse des financements publics
Quant au financement, il n'y a pas eu de «désengagement» des pouvoirs publics, les financements publics ont même augmenté à un rythme proche de l'augmentation du PIB. Ce sont les modes de financement qui ont évolué, notamment du fait de la décentralisation. Le transfert de compétences de l'État vers les collectivités locales a modifié, voire bouleversé, le partenariat public des associations. La part de l'État a diminué quand celle des départements et des régions a augmenté. Les associations qui avaient pour principal partenaire l'État se sont parfois brusquement trouvées en grande difficulté et ont, pour certaines, dû interrompre leurs interventions ou les limiter de façon importante. En revanche, celles qui entretenaient déjà des liens avec les conseils départementaux ont pu tirer leur épingle du jeu et se développer très vite. Autre phénomène marquant : la croissance spectaculaire de la part des régions (+ 40 % en six ans). Tendance : les ressources d'origine privée ont augmenté deux fois plus que les fonds publics (+ 3,5 % par an contre 1,6 %). L'engouement des Français pour les associations ne doit donc pas masquer un risque d'essoufflement. Ils et elles sont près de 18 millions de bénévoles réalisant ensemble un volume de travail proche de 950 000 emplois. Les dirigeants sont le plus souvent retraités et leur remplacement n'est pas assuré. Voilà un constat qui vaut tant sur le plan national que le plan mosellan.
Les champs d’intervention des associations en Moselle
Enseignement 5,9 %
Sport 1,5 %
Santé 14,6 %
Social 60,4 % (hébergement médicalisé, aide à domicile, accueil de personnes âgées, de jeunes enfants, d’enfants ou d’adolescents, d’enfants handicapés, aide par le travail)
Loisirs 0,9 %
Culture 1,4 %
Autres 15,3 % (agriculture, tourisme, actions liées à l’emploi, développement durable)