Les ascenseurs en montée sur le changement climatique
Indispensables au quotidien, les ascenseurs doivent s'adapter aux enjeux environnementaux. C'est l'un des axes majeurs du nouveau manifeste de la profession dévoilé par la Fédération des ascenseurs.
Repenser son activité à l'heure du changement climatique. La Fédération des ascenseurs, qui regroupe les professionnels du secteur, présentait son « manifeste de la profession », lors d'une conférence de presse, le 15 octobre à Paris. Parmi les enjeux identifiés, figure en bonne place celui de la nécessaire « transition environnementale ». Laquelle passe par plusieurs voies, indiquait Olivier Rouvière, président de la fédération. A commencer par la modernisation du parc existant. « La rénovation des ascenseurs permettra de baisser la consommation d'énergie », explique-t-il. Exemple, avec la mise en place de nouveaux « contrôleurs d'ascenseurs » qui se mettent en semi-veille la nuit lorsque les ascenseurs sont sous-utilisés. Et pour le marché du neuf, les technologies des ascenseurs actuels les rendent plus performants sur le plan écologique. Exit, par exemple, les ascenseurs hydrauliques (sauf dans les cas où leur usage est particulièrement pertinent). En effet, ils exigent une puissance électrique beaucoup plus importante que ceux à traction.
Autre piste d'amélioration, la Fédération des ascenseurs travaille sur le cycle de vie des appareils. Par la voie obligatoire du recyclage, compliquée par un fonctionnement qui passe par plusieurs REP, filières à responsabilité élargie des producteurs. Et aussi, par le réemploi. Cas de figure particulier, l'été dernier, deux ascenseurs avaient été installés dans chacun des bâtiments du village olympique des Jeux de Paris. Une partie de ces appareils sera enlevée pour être réinstallée ailleurs. Pour l'avenir, l'usage le plus probable devrait être celui du réemploi de pièces d'ascenseurs. C'est déjà le cas chez Paris Habitat, bailleur social. Il utilise le dispositif de Tracklift qui identifie et répertorie les pièces démontées de ses ascenseurs. Cela lui permet de disposer d'une base de données de pièces dont certaines peuvent être réemployées si utile. Le projet avait gagné le trophée RSE décerné par la fédération des ascensoristes, en 2023.
Réemploi et ascenseurs autonomes
Sur le réemploi,« nous défrichons. Cela passe aussi par le fait de lever des obstacles juridiques et assurantiels », précise Alain Meslier, délégué général de la fédération. D'autres projets ayant obtenu les trophées décernés par les ascensoristes illustrent différentes pistes de progrès en matière de développement durable. Comme, en 2024, celui mené par Foncia Lyon Ouest (immobilier), en partenariat avec Afeo,(ascenseurs) pour moderniser un parc d'ascenseurs avec des outil digitaux de la société Arquos. Des informations techniques sont immédiatement accessibles et exploitables à distance par des experts, ce qui permet d'éviter les déplacements inutiles.
Autre exemple, encore, celui de la construction d'un quartier dans la banlieue de Nantes, à Rezé (32 logements d’habitat social à énergie positive, labellisé BEPOS, en tout électrique). A l'origine du projet, IDEFIA, le contractant général, a voulu optimiser l’ensemble du bâtiment et de ses services, y compris les ascenseurs. L'ascensoriste Otis y a installé des ascenseurs autonomes et économes en énergie. Les appareils sont branchés sur des panneaux photovoltaïques installés sur le toit de l’immeuble. Résultat : le système consomme jusqu’à 18 fois moins d’énergie qu’un ascenseur conventionnel. Et les appareils sont autonomes durant 80% de l'année, y compris en cas de panne de courant !