Les Ambulances Ducatel à Fressenneville : une histoire familiale
Dans le Vimeu, les Ambulances Ducatel sont un acteur emblématique de la santé. Parfois, les 40 salariés enchaînent plus de 200 courses par jour. Un dynamisme porté par Quentin et Aubin Ducatel, co-directeurs et fils du président - fondateur, Patrick Ducatel.
« J’ai commencé ma carrière à la ville d’Eu. Un oncle m’a mis le pied à l’étrier. Puis, j’ai été salarié ailleurs durant deux ans. Je me suis lancé en 1989, je savais qu’il y avait du potentiel. A l’époque, j’étais installé à côté du café de mes parents à Franleu. Je pouvais compter sur leurs relations, il n’y avait pas de portable. Quand je passais devant le café et qu’il y avait une chaise dehors, je savais qu’il fallait que je m’arrête pour prendre un rendez-vous. »
A 63 ans, Patrick Ducatel, fondateur et toujours président des Ambulances Ducatel, est toujours aussi passionné par son travail. Sous le regard admiratif et respectueux de ses deux fils, Quentin, 28 ans, et Aubin, 25 ans, devenus co-directeurs, il se montre généreux en confidences. Il est surtout très fier de les voir lui succéder en ayant l’amour de ce métier à haute responsabilité et si chronophage chevillé au corps, comme lui :
« On adore le contact humain, confie le trio. On aime nos patients. Pour faire ce métier, il faut avoir de l’empathie, être sociables et savoir garder les secrets médicaux pour nous. On n’oublie jamais que nous sommes le premier maillon de la chaine de santé. Il y a de moins en moins de médecins. Le SAMU compte de plus en plus sur nous. Nous réalisons près de 90 interventions juste pour lui chaque mois. »
Flash-back. Conscient que rester petit était risqué, Patrick Ducatel rachète quelques concurrents dès 2000, situés pour deux d’entre eux à Fressenneville où se trouve le siège social de la SAS, à Béthencourt-sur-Mer puis à Ault. Son activité se développe pour parvenir en 2021 à 28 salariés. Aujourd’hui, les Ambulances Ducatel comptent 40 salariés, dont trois secrétaires. La flotte est constituée de douze VSL, six ambulances et cinq taxis que l’on peut croiser sur Amiens, Abbeville, Dieppe, Rouen, Berck, Lille, Paris, Laon, Reims…
« Je laisse mes clients entre de bonnes mains »
La cinquième licence de taxi, ils l’ont rachetée à Pascal Bouvet qui exerçait jusque fin septembre à Abbeville : « Nous tenons à rester installés sur Abbeville », assurent-ils. « J’avais beaucoup de demandes mais je l’ai vendue à la famille Ducatel car je la connais depuis longtemps. Tous sont sérieux dans leur travail. Les deux frères ont repris et ça tourne. Je laisse mes clients entre de bonnes mains », se félicite Pascal Bouvet.
La recette de leur développement est simple : « On a rempli les véhicules, tous ne roulaient pas en même temps, précisent les deux frères. On assurait une centaine de courses en moyenne par jour. Parfois, on dépasse les 200 ! Pour résumer, on a tout optimisé. Le chiffre d’affaires a quasi doublé en trois ans. Notre personnel, on ne débauche pas. On forme des jeunes sans diplôme. On leur donne des bons salaires. On paie leurs heures supplémentaires. L’ambiance est conviviale et les patients la ressentent. Et puis, le truc c’est que nous on travaille aussi. On assure des gardes avec des débutants. On roule même le dimanche. C’est un beau métier et il passe avant tout. Notre père n’a jamais pris de vacances de toute sa carrière. Nous, on a pris cinq semaines en trois ans ! »
Nouvelle génération et nouvelles technologies
Qui dit nouvelle génération, dit aussi nouvelles technologies. Plus besoin de trois téléphones portables adossés à un agenda papier pour prendre les rendez-vous, parfois au volant : « Je faisais comme je pouvais. Ils sont plus forts que moi. Ma vraie réussite, c’est eux. Vous savez, je ne les ai jamais forcer à venir travailler à mes côtés. Ca s’est fait naturellement », commente avec humour Patrick Ducatel.
A la tête de la régulation 90 % de son temps, Quentin dispose de trois écrans pour gérer les emplois du temps : « Maintenant, on dispose de moyens que n’avait pas mon père », souligne t-il justement. Véritable « couteau suisse », Aubin, adore être multitâches. Il conduit tous les jours, s’occupe de l’administratif, assure des petits travaux d’entretien des véhicules…
Les Ambulances Ducatel envisagent également de racheter une autre société d’ambulances. Même en les questionnant habilement, les deux frères et leur père n’en diront pas plus ! C’est encore un secret familial.