Fnaim 54-55-88
Les agents immobiliers à la reconquête de terrain
L’assemblée générale de la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier) de Meurthe-et-Moselle, Meuse et Vosges vient de se tenir le 28 avril au château Ernest à Tantonville. 2021 a été marquée par une année quasi historique. 2022 laisse présager un marché beaucoup plus tendu auquel s’additionne pour les agents immobiliers des préoccupations liées à différentes évolutions législatives et l’apparition de nouveaux acteurs sur un marché.
Côté marché, les chiffres apparaissent toujours aussi bon ! «À la fin mars 2022, le marché dans la région affiche toujours une hausse sur douze mois glissant de + 13 %.» À l’occasion de sa première assemblée générale en présentielle en qualité de président de la Fnaim Meurthe-et-Moselle, Meuse et Vosges, Olivier Dieudonné se veut rassurant face à ses troupes (115 adhérents dont 85 agences et succursales d’agences immobilières) réunies le 28 avril au château Ernest à Tantonville. Rassurant, mais pragmatique. «Après une embellie des tarifs, place maintenant à une tension du marché, à cela s’ajoute une réglementation toujours aussi dense et à la restriction dans l’obtention des financements par les organismes bancaires», résume le président. En chiffres, sur douze mois glissants à la fin janvier, le volume de transactions s’est établi, dans le périmètre géographique de la Fnaim régionale à 12 244 opérations en Meurthe-et-Moselle (en progression de 16,6 %) par rapport à l’année précédente, de 2 990 dans la Meuse (+ 22,3 %) et de 6 292 dans les Vosges (+ 21,2 %). Dans le chapitre des prix, les chiffres fournis par la Fnaim mettent en avant une progression de + 11,2 % en Meurthe-et-Moselle, + 11,3 % dans la Meuse et de + 13 % dans les Vosges. Le prix de vente moyen s’est établi à 1 803 €/m² en Meurthe-et-Moselle, 1 061 €/m² dans la Meuse et 1 246 €/m² dans les Vosges. Sur Nancy, avec 2 682 transactions sur douze mois glissants à fin janvier 2022, le prix de vente au m² s’établit au 1er mars 2022 à 2 461 €/m² pour les appartements et 2 830 € pour les maisons soit une hausse de 13,1 % sur un an.
Vers un marché assagi
Reste qu’aujourd’hui, avec les inquiétudes liées à la guerre en Ukraine et ses conséquences directes se faisant ressentir sur les prises de décision des futurs acquéreurs et des potentiels vendeurs, «le volume de biens à vendre commence à être inférieur.» La montée de fièvre, parfois vertigineuse en matière de prix, apparaît aujourd’hui fortement retombée. «Nous allons faire un marché assagi ! Les biens vont toujours trouver preneur mais avec des prix revus à la baisse.» Cette évolution annoncée peut logiquement s’expliquer par la prudence de plus en plus confirmée des organismes bancaires lors des demandes de crédit. Et avec un pouvoir d’achat de Français qui fait grise mine, celles et ceux qui pourront encore opérer un projet immobilier font devoir avoir les reins solides financièrement. «L’ensemble des éléments conjoncturels et la situation actuelle renforcent la nécessité d’avoir recours à un professionnel de l’immobilier afin de permettre de sécuriser une acquisition ou une vente.» La Fnaim regroupe des agents immobiliers, une profession réglementée avec carte professionnelle et une certaine éthique présente dans l’exercice de leur profession. «Nous devons faire face à l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché à l’image des mandataires. Certaines agences font appel à eux. Ils ont toujours été présents mais sur des zones délaissés par les agents immobiliers. Aujourd’hui, ils sont présents quasiment partout.» Vu la tension à venir sur le marché, les agents immobilier apparaissent être face à «une reconquête de terrain et l’important travail réalisé sur la représentation et la connaissance de notre métier se doit encore d’être renforcée.» Convaincre encore et toujours...
Ubérisation de la profession
Panneaux «À vendre», «À saisir», «Trop tard» ! Depuis deux ans, ils ont fleuri un peu partout. Le boom du marché a vu l’accroissement de nouveaux acteurs à l’image des mandataires, déjà présents mais qui ont gagné des zones urbaines et périurbaines où ils étaient rarement présents. Ce ne sont pas des agents immobiliers, profession réglementée et assujettis à plusieurs codes et règles, mais leur présence légitime crée un flou sur le secteur de l’immobilier. «Nous sommes arrivés à une certaine ubérisation de la profession», assure Olivier Dieudonné, le président de la Fnaim 54-55-88. La tendance apparaît aujourd’hui se muer en véritable constance.