Les acteurs du Made in France s’organisent
L’écosystème du Made in France compte un acteur de plus : une jeune association, la Fimif, Fédération indépendante du Made in France, entend regrouper entreprises et consommateurs, dans une démarche commune. Un pari osé.
Sur la table, dragées en chocolat bleu blanc rouge et bouteilles de bière… Ce 3 septembre, à Paris, la Fimif, Fédération indépendante du Made in France, présentait ses projets, lors d’une conférence de presse, dans les locaux Bapbap, brasseur de bières qui s’est implanté au cœur de la capitale. Cet été, déjà, l’association, fondée par de jeunes entrepreneurs et consommateurs, a déjà fait parler d’elle : le 14 juillet, jour de la fête nationale, elle a attiré l’attention de l’opinion publique sur la provenance géographique des produits dérivés vendus par les partis politiques. Tee-shirts venus du Bangladesh, badges et magnets fabriqués en Chine ou en Inde… D’un bout à l’autre de l’échiquier politique, aucune formation n’est sortie indemne de l’enquête menée par la jeune équipe de la Fimif. Cet été, «une cinquantaine de médias ont repris cette information», se réjouit Charles Huet, porte-parole de la Fimif, lors de la conférence de presse. C’est précisément l’un des objectifs de la Fédération : «être le Greenpeace du Made in France (…) alimenter le débat public de manière indépendante et par la base», explique Charles Huet. En effet, aujourd’hui «il existe une poignée de consommateurs qui pratiquent le Made in France, et qui sont très convaincus. Mais le noyau est petit. Pour l’agrandir, il faut faire rentrer ce thème dans le débat public». La Fimif entend donc produire une enquête une fois par trimestre. La prochaine, prévue pour le mois de novembre, devrait porter sur l’impact du Made in France sur l’emploi. En outre, l’association met à disposition des consommateurs des outils, comme un guide pour acheter mieux, une liste de 16 réflexes quotidiens et un outil de pétition en ligne.
Cohabitation des entreprises et des consommateurs
Mais au-delà de la sensibilisation du grand public, l’association entend «créer un espace où tous ceux qui produisent français peuvent échanger, et où les consommateurs aussi peuvent se regrouper», précise Amandine Hesse, présidente de la Fimif. Les entreprises peuvent donc adhérer, à condition qu’elles produisent au moins un article sur le territoire, et que le Made in France constitue un objectif pour elles. «Lorsque nous nous sommes réunis, nous avons constaté qu’il existait déjà des outils pour le Made in France. Il y a un salon. On peut être référencé dans le bottin du Made in France, des annuaires, des e-boutiques. Il existe aussi des labels. Mais il manquait une chose simple : un lieu de rencontres. En général on rencontre ses collègues sectoriels, en silo, mais les acteurs qui ont en commun le Made in France se rencontrent rarement», analyse Amandine Hesse. La Fimif entend donc favoriser l’échange et les collaborations entre entreprises. Des rendez-vous de networking sont prévus tous les trois mois, sur des sujets opérationnels comme l’export, le digital ou les achats groupés. Une aide au sourcing du Made in France pourrait répondre aux besoins des startups à la recherche de fournisseurs sur le territoire. «L’objectif, c’est de regrouper producteurs, intermédiaires et consommateurs», synthétise Amandine Hesse, pour qui il n’existe pas d’incompatibilité entre la mission de «Greenpeace du Made in France» et celle de lieu de rencontres entre entreprises.