Les acteurs de la métallurgie des poudres renforcent leur filière

La filière de la métallurgie des poudres s’organise en donnant naissance à Excalibure, un cluster réunissant des industriels, des universitaires et des institutions avec l’objectif de devenir le premier réseau professionnel français public/privé. En ce sens, l’association s’appuie sur une presse de compression isostatique à chaud installée au Creusot, berceau historique du secteur.

La métallurgie des poudres tend à ouvrir de nouveaux horizons aux industriels avec des pièces métalliques aux propriétés renforcées. (© Ecosphère)
La métallurgie des poudres tend à ouvrir de nouveaux horizons aux industriels avec des pièces métalliques aux propriétés renforcées. (© Ecosphère)

La métallurgie des poudres intéresse des secteurs allant de l’aéronautique au nucléaire et l’énergie en passant par l’automobile ou la défense. « La métallurgie des poudres apporte des propriétés mécaniques supérieures au procédé classique de moulage » précise Frédéric Debleds, directeur de l’agence Ecosphère. Son association, créée en 2015 sur le territoire de la communauté de communes du Creusot – Montceau, est née de la fusion d’un cluster d’entreprises et d’une agence de développement économique. Sa vocation consiste à structurer des filières industrielles. Après la mécanique et l’hydrogène, l’agence Ecosphère porte Excalibure, le premier réseau professionnel français public/privé pour développer les technologies de la métallurgie des poudres.

Une presse pour faire le lien

Cette filière émergente s’appuie sur une forte histoire industrielle du Creusot et sur l’excellence des alliages métalliques, confirmant la légitimité du territoire. Pour autant, Excalibure entend rayonner au-delà des frontières de la Bourgogne-Franche-Comté. « Parmi la vingtaine d’adhérents, certains sont locaux, d’autres nationaux mais aussi européens. » L’implantation du réseau au Creusot repose également sur la présence d’une presse de compactage isostatique à chaud.

« Une première presse, installée à Dijon, permet de réaliser des échantillonnages pour les industriels désireux d’essayer cette technologie. La presse du Creusot va permettre de franchir une étape supplémentaire en concevant des prototypes à l’échelle réelle et ainsi se diriger vers l’industrialisation. »

Excalibure va permettre de créer un lien entre les industriels et les chercheurs. « Les entreprises verront si cette technologie qui ne nécessite ni soudure ni autre usinage, est adaptée à leur production mais aussi accessible financièrement. » Cet équipement s’inscrit dans le cadre d’un investissement d’avenir pour lequel le futur centre de recherche du programme Calhipso porté par l’université Bourgogne-Franche-Comté et membre d’Excalibure a bénéficié d’une enveloppe de 4.5 millions d’euros. « Cette technologie va créer des pièces à haute valeur ajoutée qui contribueront à ce que nos entreprises puissent se différencier sur le marché des pièces métalliques. »

Investir pour l’avenir

Excalibure devrait ainsi mettre peu à peu la technologie de la métallurgie des poudres à disposition des TPE et PME qui n’ont pas les moyens d’acquérir cet outil. « Nous espérons ensuite accompagner des programmes de recherche qui pourront être financés par le secteur privé d’ici à cinq ans. » Ce travail au long court visant à construire le tissu économique de demain et la métallurgie du 21ème siècle passera également par des formations et un accompagnement aux futurs investissements collaboratifs. Outre l’Université de Bourgogne-Franche-Comté, la plateforme Calhipso autant qu’Excalibure réunissent notamment le centre de recherche du Commissariat à l’Energie Atomique, le CEA de Grenoble, le CNRS, l’Université Paris Sciences et Lettres ainsi que Framatome.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert