L’environnement s’invite à l’AG des Jeunes agriculteurs
Le syndicat DES Jeunes agriculteurs de la Somme a tenu son assemblée générale fin janvier à Amiens. L’occasion de revenir sur une année d’actions mais aussi de débattre sur les politiques publiques liées à l’environnement.
Le syndicat qui rassemble plus de 300 adhérents dans la Somme et qui a pour objectif de défendre les intérêts des jeunes agriculteurs, s’appuie sur des responsables cantonaux pour animer le réseau rural, communiquer sur le métier d’agriculteur mais aussi apporter des idées novatrices pour faire évoluer la profession. Cette année, lors de la traditionnelle assemblée générale, le syndicat a souhaité organiser un débat autour de la question “L’environnement, quel avenir pour l’installation ?” en mettant notamment en avant l’avalanche de mises aux normes et de démarches qualités liées à l’environne- ment qui contribuent à la mise à mal d’une profession déjà en proie aux difficultés.
Agriculture et écologie
Normes, subventions, Sivens, Ferme des mille vaches…
Les sujets polémiques n’ont pas manqué lors de ce débat parfois crispé. Barbara Pompili, députée de la Somme et co-présidente du groupe parlement Europe Ecologie les Verts à l’Assemblée Nationale a d’ailleurs souhaité apaiser l’atmosphère d’emblée en soulignant que « tout le monde est concerné par l’avenir des agriculteurs », faisant au passage des membres de la profession « les premiers des écolos » avant de convenir que la succession de normes allaient à l’encontre de l’intérêt général. « Nous avons des points de désaccords, mais il est important d’échanger, de voir ensemble comment l’on peut vivre mieux », a-t-elle ajouté.
Une posture saluée par Céline Imart, vice-présidente des Jeunes agriculteurs en charge du dossier environnement qui a cependant regretté « des incohérences entre les discours et les politiques publiques menées sur les territoires » mais aussi « des prises de position blessantes de la part des écologistes » appelant à cette occasion l’ensemble des politiques à « mettre de côté toute forme d’idéologie et à se rapprocher des préoccupation du terrain ».
Économie mondialisée
Les intervenants se sont également accrochés sur le modèle agricole actuel. « Ce que je regrette c’est qu’en important une production dans un pays tiers à grande échelle, on peut mettre en difficulté l’agriculteur de ce même pays », explique Barbara Pompili, adepte d’une agriculture de circuit-courts et de productions locales. « On ne peut pas nier la mondialisation, ce n’est pas réaliste, nous sommes depuis des années rémunérés en fonction des cours mondiaux. Il faut aussi prendre en compte la concurrence venue de pays européens comme les Pays – Bas ou la Belgique », a rétorqué Olivier Thibault, président de l’Union des producteurs de lait de Picardie, ulcéré par des normes franco-françaises qui vont au-delà des préconisations européennes, pénalisant un peu plus les agriculteurs français dans le jeu mondial. « Cela fait 15 ans qu’on entend les politiques dire qu’il faut aider l’élevage, mais vu ce que ça donne, arrêtez de nous aider, laissez-nous travailler et surtout, laissez-nous produire ! », a-t-il ajouté dans une salle acquise à sa cause qui a demandé dans sa globalité à ce que les politiques environnementales soient sources de solutions et non de punitions pour le monde agricole.