Basé à Marcq-en-Barœul et Merlimont
Leman Bois, la force d'une fabrication artisanale régionale
Il y a un peu plus d'un an, Antoine Descamps reprenait Leman Bois, une PME bien ancrée sur son marché et forte de 40 années d'expérience dans la construction de chalets, abris de jardin, clôtures et car ports. Avec un seul mot d'ordre depuis la création en 1983 : le savoir-faire sur-mesure et la production locale.
C'est une reprise en duo : Antoine Descamps et son expérience dans la supply chain, a repris Leman Bois avec son beau-père il y a un an ; l'entreprise était gérée depuis douze ans par Martin Dhellemmes. L'idée de reprendre une PME à taille humaine, avec des bases saines, a rapidement séduit le trentenaire. «Je ne suis pas vraiment un créatif mais plutôt un meneur de projets, c'est en ça que la reprise m'a rapidement intéressé. Pour moi qui suis proche de la nature, le travail du bois et le savoir-faire artisanal m'ont tout de suite plu. Quand on arrive dans une entreprise de 40 années d'existence, on apprend tout par les salariés. On m'a passé le flambeau, à moi de le porter le plus loin possible».
Créée
par Thierry Leman il y a bientôt 40 ans sous le nom de Leman TH,
l'entreprise a été rebaptisée Leman Bois il y a un an et demi. Ce
«fabricant
engagé» comme aime
le rappeler Antoine Descamps, possède deux
ateliers en Hauts-de-France
(Marcq-en-Barœul et Merlimont), un en Bretagne (plus précisément à
Dinant, impulsé par un ancien salarié qui a emménagé dans la
région avec l'envie de développer l'activité sur la zone ouest)
ainsi qu'une agence commerciale à Pont-à-Marcq. La PME fabrique
près d'un millier d'abris de jardin chaque année.
S'il
n'arrive pas avec l'envie de révolutionner l'entreprise, Antoine
Descamps compte la moderniser et l'adapter aux tendances actuelles :
un nouveau site web a vu le jour et Leman Bois fait aussi son entrée
sur les réseaux sociaux.
Noble, écologique et durable
Antoine Descamps le reconnaît : la
force de l'entreprise, c'est sa notoriété. «Nous
n'avons pas besoin de démarcher, les gens nous connaissent».
2021 et 2022 ont particulièrement été de bonnes années, boostées
par les demandes
croissantes des particuliers
qui ont eu envie, durant le confinement, d'améliorer leur extérieur.
«Mais
avec la guerre en
Ukraine, les fournisseurs ont arrêté d'aller en Russie. Les pays
nordiques n'ont pas su absorber toute la demande alors oui, on a dû
faire dépasser des hausses tarifaires mais depuis un an, cela s'est
stabilisé.»
Une
clientèle majoritaire de particuliers
60
à 70% de l'activité se concentre sur la fabrication d'abris de
jardin (de 2 à 20 m2, surface à partir de laquelle
un permis de construire est obligatoire, ndlr). Leman Bois propose
aussi des car port, clôtures, abris bûches, poulaillers,
terrasses... La PME vient de lancer un tout nouveau produit, issu
d'un travail de plusieurs mois : l'Abritable. Cet abri de jardin
hybride et isolable, fabriqué avec des huisseries en aluminium
provenant de Dunkerque, répond aux besoins d'une pièce
supplémentaire dans une maison. «On
peut y installer la lumière et le chauffage, il peut donc servir de
bureau par exemple. On est aussi en train de travailler sur des abris
vélos pour les entreprises. Je demande aux salariés d'être en
veille permanente, pour répondre aux besoins des clients. Il y a
trois mois par exemple, on a fabriqué une porte hybride (une porte
classique, avec également une ouverture de porte, ndlr), dont l'idée
est venue d'un menuisier.»
Chaque
année, ce sont près d'un millier d'abris de jardin qui sont
fabriqués sur les trois ateliers. «Nous ne fabriquons pas à
l'avance. C'est à la demande du client. Il faut compter environ
trois semaines de fabrication, auxquels on ajoute la pose grâce à
nos deux équipes. Nous avons beaucoup de concurrents sur la vente
mais pas dans la fabrication, à nous de nous démarquer par la
qualité de notre bois». Le
sapin rouge utilisé par Leman Bois provient des pays scandinaves et
n'existe pas en France. «On
a cherché dans le Jura et dans les Landes mais sans succès. Nos
hivers en France ne sont pas assez long pour avoir ce type de bois»
explique-t-il.
Si l'activité est majoritairement concentrée dans les Hauts-de-France, Antoine Descamps envisage un développement sur le territoire grâce à des agences avec des menuiseries. Mais l'expansion sur la région reste pour l'instant le moteur de la PME, avec des ouvertures prévues en 2024.