L’échec peut-il être productif pour innover ?

Le 10 octobre 2012 au Cnam, une conférence, dans le cadre de la Fête de la science 2012, a été donnée sur le thème "Flops technologiques : flop un jour, flop toujours ? Comprendre les échecs pour innover". Les intervenants ont donné des pistes pour comprendre l’échec et surtout la manière de l’exploiter !

Comprendre les échecs pour innover ? Le Cnam apporte des réponses !
Comprendre les échecs pour innover ? Le Cnam apporte des réponses !

 

Comprendre les échecs pour innover ? Le Cnam apporte des réponses !

Comprendre les échecs pour innover ? Le Cnam apporte des réponses !

Pourquoi le visiophone n’est-il jamais parvenu à s’imposer au domicile ? Pourquoi le Minitel ou la machine à pain ont-ils connu leur heure de gloire avant de tomber dans l’oubli ? S’agit-il d’échecs technologiques ou d’échecs commerciaux ? Ce sont les questions auxquelles Laurent Bernard, dirigeant de Valpinov SAS et intervenant au Cnam en Picardie, ainsi que Jean-Claude Dupont, professeur des universités, historien des sciences à l’université de Picardie Jules-Verne (UPJV), ont tenté d’apporter des réponses. Premier constat : un flop technologique n’est pas forcément un échec technologique. Il peut être lié à un défaut dans les études marketing, les études de marché, donc à une mauvaise appréciation de l’usage du produit. « Le flop peut subvenir non pas par défaut technologique du produit mais parce qu’il y a erreur dans l’appréciation du marché qu’il doit rencontrer. Or, innover c’est rencontrer un marché, explique Jean-Claude Dupont. Nous avons l’exemple avec le phonographe, la machine parlante de Thomas Edison qui fut au début un véritable flop ! Ce dernier était un ingénieur. Il n’avait jamais envisagé le potentiel du phonographe pour une utilisation de loisir, à savoir l’enregistrement musical. D’autres vont le comprendre et reprendre le projet pour aboutir au gramophone d’Emile Berliner. La machine en s’adaptant aux besoins a donc su conquérir les marchés. »

L’échec : moteur de l’innovation ?
S’il y a échec, cela peut néanmoins devenir un moteur dans l’innovation car il permet de mieux comprendre le marché et donc mener au succès. C’est l’exemple du CD qui est né de l’échec d’un projet d’enregistrement vidéo. Les raisons menant à l’échec peuvent être variées – concurrence d’autres produits, défaut d’étude de marché, du marketing, du design – mais sont surtout inhérentes à l’humain. « Il faut être conscient qu’il y a une perte de créativité avec l’âge et que dans notre société, on nous apprend dès notre plus jeune âge à respecter les codes. Or, innover c’est justement casser les codes, souligne Laurent Bernard. En outre, dans notre culture française il y a un refus de l’échec et une résistance au changement qui, dans notre pays, a une connotation négative et souvent affiliée au risque, au manque de maturité, etc. En outre, changer nos paradigmes est souvent difficile. Or, pour innover, il faut sortir des cadres et ne pas avoir peur de l’échec car il est inhérent à l’innovation et permet d’évoluer ! » L’échec ne doit donc pas, selon ces intervenants, être craint. Il faut savoir en tirer parti et le comprendre car il est le moteur de l’évolution technologique.