Le virus de la rupture...
«L’activité est bonne ! Ce qui nous pénalise le plus, c’est le manque de matières premières et surtout le risque réel de rupture.» À l’instar de ce professionnel meurthe-et-mosellan du Bâtiment version second œuvre, l’ensemble des secteurs doit aujourd’hui faire face à une pandémie de manque cruel de matières premières.
Avant la rupture, qui apparaît inévitable pour certaines matières, ce sont les délais d’approvisionnement qui s’allongent. Ce même professionnel a vu sa commande d’un nouveau chariot élévateur afficher un délai de... 52 semaines ! Le manque et la carence s’installent. La semaine dernière RTE, le gestionnaire du réseau français de transport de l’électricité, a appelé les habitants de la région à contribuer à réduire la consommation d’électricité. Raison évoquée : la baisse des températures. «Nous n’anticipons aucune difficulté pour la sécurité d’approvisionnement en électricité», assure le gestionnaire de réseau. Un genre de préparation à une décroissance non pas choisie mais subie ? La question peut légitimement se poser car c’est un véritable virus conjoncturel qui se propage. Son premier variant Inflation a déferlé tout au long de l’année passée pour se stabiliser à niveau plus qu’élevé de + 2,8 % en glissement annuel. Le tout avec une flambée des prix qui perdure même si une certaine stabilisation est enregistrée. Ces alertes rouges entraînent, dans l’univers entrepreneurial et ailleurs, un redémarrage de l’expectative mais plus vraiment pour des raisons purement sanitaires. Sur ce front, les choses apparaissent même aller un peu mieux avec l’annonce qu’avec Omicron, la Covid-19 pourrait se transformer en une maladie endémique. Dans son enquête mensuelle de début d’année sur la conjoncture nationale, la Banque de France assure que l’indicateur d’incertitude repart à la hausse. Cette incertitude commence à gagner la bulle financière. «Des indicateurs de valorisation boursière pointent un niveau d’exubérance persistant», a prévenu la Banque de France la semaine dernière dans son rapport semestriel sur les risques financiers. «Les marchés d’actifs risqués vulnérables pourraient subir une correction brutale pouvant aussi éventuellement déstabiliser des acteurs financiers non bancaires ayant recours au levier de la dette et se propager à d’autres segments du marché.» Traduction : le système financier n’est pas à l’abri d’une crise boursière. Rupture, pénurie, inflation, des indicateurs à surveiller de près dans les prochaines semaines, histoire de trouver les bons remèdes pour y faire face. Si remèdes, il y a...