Nos régions
Annuaire Entreprises
Le versement transport n'augmentera pas dans le Dunkerquois avant 2018
Un an après la défaite de Michel Delebarre à la tête de la Ville et de l'Agglomération, les projets de la nouvelle équipe municipale emmenée par Patrice Vergriete commencent à voir le jour. La statue de Jean Bart refaite à neuf, la requalification du pôle Marine et du quartier de la gare à suivre et la gratuité dans les transports en commun le week-end.
Patrice Vergriete, maire de Dunkerque et président de la Communauté urbaine.
Alors que sa voisine calaisienne sombre dans la polémique à propos du versement transport, le Dunkerquois, la plus grande agglomération de la Côte d’Opale, annonce la gratuité des transports en commun tous les week-ends. Son maire a donné l’exemple en les empruntant en famille, le 5 septembre dernier (voir photo ci-contre). Cette mesure fait en fait partie d’un plan de revitalisation de l’agglomération où le commerce et la fréquentation sont en berne : entre la gare et la place Jean-Bart et débordant vers le parc de la Marine, le projet Phoenix aura son investisseur «dans quelques semaines» selon le maire. Sur la digue de Malo-les-Bains (appelée à être totalement piétonne d’ici dix ans), les terrasses sur sable sont apparues cet été. «Tout le monde en voudra l’année prochaine», affirme Patrice Vergriete. Pour accompagner ces projets, les transports en commun sont une question centrale tout comme leur financement. «Nous pensons investir 65 millions d’ici 2018. C’est une refonte complète du réseau de transport. A la fin, 80% de la population urbaine sera à moins de 300 mètres d’un arrêt de bus.» Aujourd’hui, à peine 30% de la population est voisine d’un arrêt… L’ambition est très forte : «Nous devenons l’agglomération la plus importante d’Europe à le faire. Il faut que la population comprenne que d’ici 2018, plus personne ne devra mettre la main au porte-monnaie pour prendre les transports en commun dans l’agglomération. Nous voulons créer un déclic chez les gens qui ne les empruntent pas, y compris chez les cadres pour qui ce n’est pas une question de moyens financiers. Créons un réflexe chez tous, tout en redonnant du pouvoir d’achat à chacun.»
Pas d’augmentation du versement transport avant 2018. La CUD, à travers son outil Dk Bus, devra cependant trouver des ressources. D’autant plus importantes que le budget de Dk Bus ne s’appuie que sur une billetterie représentant à peine 10% de ses recettes, quand, «dans d’autres agglomérations, ça monte jusque 40%», explique Patrice Vergriete. La fréquentation des lignes est également en baisse… Comme ailleurs, ce sont les entreprises qui financent de très loin (90% des recettes) le réseau. La refonte du réseau comprendra deux aménagements de voies pour les bus :12 km de site propre, et ce, uniquement en milieu urbain. «Il y en a pour 50 millions d’euros au niveau de la voirie», indique le maire. Avec le développement des lignes et les voies en site propre, des emplois seront générés dans les transports en commun. Le financement n’inquiète pas pour autant l’équipe communautaire : «le versement transport (7 millions par an) est stocké jusqu’en 2018. Il finance la gratuité», assure Patrice Vergriete. Quid des agglomérations qui l’augmentent ? «Les modèles économiques sont différents selon les territoires. Que certaines l’augmentent ne me choque pas. Les cas sont différents.» Mais la taxe introduit une concurrence au détriment de celles qui l’augmentent…
Le réseau de transport en commun de la CUD en chiffres
DK Bus, la SEM qui contrôle les transports en commun dans le Dunkerquois, compte une flotte d’une trentaine de véhicules qui parcourent annuellement 6 millions de kilomètres, avec 600 arrêts ponctuant 9 lignes, elles-mêmes traversant 18 communes. En baisse, sa fréquentation pose le problème de sa pertinence. La redynamisation via la gratuité doit faire changer le modèle économique de ce service. DK Bus assure 15 millions de voyages par an.