Table ronde «Comment construire une industrie à faible émission» à Béthune

Le tissu industriel poursuit sa mutation

Le 18 octobre dernier, avait lieu une table ronde sur l’industrie à faible émission, au tiers-lieu La Fabrique à Béthune. L’occasion pour les entreprises de partager leurs bonnes pratiques et pour les élus de rassurer sur la capacité de résilience du territoire. Reportage.

La table ronde, organisée par La Fabrique de la Cité, était l’occasion idéale pour échanger autour de la de l’industrie à faible émission, un thème cher à la ville. ©Aletheia Press/L.Saleur
La table ronde, organisée par La Fabrique de la Cité, était l’occasion idéale pour échanger autour de la de l’industrie à faible émission, un thème cher à la ville. ©Aletheia Press/L.Saleur

La crise énergétique actuelle éveille les consciences. Les entreprises, peu importe le nombre de salariés et le chiffre d’affaires, mesurent l’importance d’engager des mutations écologiques au sein de leurs structures. Les dirigeants se mettent à penser à long terme, quitte à investir, autant engager des transformations dans un objectif «durable». Tel est le message qu’ont passé les intervenants qui ont participé à la table ronde «Comment construire une industrie à faible émission» qui s’est déroulée au tiers-lieu La Fabrique à Béthune, ce 18 octobre.

Dans ce sens, Aurélien Buterin, chef de projet en charge de la décarbonation des procédés au sein d’Aperam à Isbergues, a tenu à partager la démarche de son entreprise : «Chez Aperam, nous avons décidé de nous réorganiser afin de travailler sur un modèle cyclique. Notre coeur de métier est de réceptionner des bobines d'inox brut, de les souder, de les décaper et de les lessiver mécaniquement et chimiquement. Des procédés qui entraînent de la poussière. Avant, nous ne valorisions pas ces poussières, mais aujourd’hui nous les faisons fondre pour en refaire de la ferraille qui entre de nouveau dans le circuit.»

Le gaz de mine, nouvelle source d’énergie

Face à ses entreprises qui se modernisent, le président de la communauté d’agglomération de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane, Olivier Gacquerre, a tenu à rassurer. «La communauté dagglomération souhaite aider au maximum les entreprises et trouver des solutions allant vers la décarbonation. Nous sommes sur le pont en matière de mutations».

Ainsi, il a été rappelé que le territoire s’est engagé dans la production de nouvelles formes d’énergies, notamment pour approvisionner un secteur industriel énergivore et pour contrer la forte inflation du prix de l’électricité et du gaz. «Notre rôle est d’exploiter le gaz de mine, le grisou, qui se niche dans les 100 000 kilomètres de galeries creusées par l’Homme dans le bassin minier. Ce gaz, s’il s’accumule, peut être dangereux et explosif, alors autant l’utiliser pour alimenter le réseau de chaleur et électrique du bassin minier» commente Yann Fouant, directeur de projets de La Française de l’Énergie et de Gazonor.

Un territoire résilient face aux nouveaux enjeux

Ces nouveaux enjeux, les entrepreneurs du territoire doivent les prendre à bras-le-corps. Mais le président de la communauté d’agglomération de Béthune Bruay, Artois-Lys Romane, Olivier Gacquerre est confiant, ce n’est pas la première fois que le territoire doit se montrer résilient. «Souvenez-vous, dans les années 80, nous subissions de plein fouet la fermeture des mines, en 2000, c’est une vague de licenciements massive que nous avons dû surmonter et en 2021 avait lieu la fermeture de Bridgestone. Cette année-là, nous avons cru que l’industrie de notre territoire était morte, mais ce n’est pas le cas, nos parcs d’activités ne cessent de se développer.»

L’agglomération a su rebondir. Pour preuve, le tissu industriel représente aujourd’hui plus de 12 000 emplois directs dans des secteurs aussi variés que : la mécanique, la plasturgie, l’agroalimentaire, l’électronique ou encore l’automobile. Et le territoire et ses entreprises compte bien se serrer les coudes pour rebondir encore.