Le télétravail, une pratique qui séduit dirigeants et salariés
Selon la seconde édition de l’étude de Malakoff Médéric Humanis, la pratique du télétravail connaît un franc succès aux yeux des dirigeants et salariés. Forte de plusieurs bénéfices, elle est avant tout considérée comme un facteur de performance et un moteur de changement.
Depuis quelques années, on observe un phénomène de généralisation du télétravail. En 2018, cette tendance se confirme à travers une nette hausse de la pratique contractualisée du télétravail, soit + 50 %, par rapport à 2017. L’an passé, elle a concerné 29 % des salariés du privé, de façon occasionnelle ou régulière, contre 25 % en 2017. Cette dynamique s’expliquerait, notamment, par l’assouplissement des règles de mise en œuvre du télétravail (voir encadré). Quant au profil des télétravailleurs, d’après l’étude publiée le 20 février par Malakoff Médéric Humanis (Étude réalisée par l’Ifop auprès d’un échantillon de 1 604 salariés et 401 dirigeants d’entreprises de plus de 10 salariés du secteur privé – Novembre et décembre 2018) il s’agit plutôt d’employés d’une grande entreprise de plus de 1 000 salariés (49 %), travaillant dans le secteur des services et du conseil et en Île-de-France. Et plus de la moitié (soit 51 %) sont cadres. Un chiffre significatif qui montre que ces derniers portent une attention toute particulière à la mise en place d’un équilibre optimal entre vie professionnelle et vie personnelle. Ce bénéfice figure parmi le plus important, selon 85 % des télétravailleurs interrogés. Du côté des dirigeants, cette idée est partagée puisque pour 92 % d’entre eux, le télétravail contribue à une meilleure qualité de vie au travail. Toutefois, 60 % d’entre eux reconnaissent légitimement que cette forme de travail peut créer des difficultés dans la séparation des temps de vie, avec un risque d’empiétement du travail sur la vie personnelle. Autres risques évoqués par 54 % d’entre eux, ceux liés à la santé psychologique tels que l’isolement, la perte du lien collectif ou encore la «non-déconnexion.»
Facteur d’une plus grande efficacité au travail…
Pour 79 % des dirigeants et 89 % des salariés, le travail à distance génère avant tout une plus grande efficacité au travail. Parmi les autres bénéfices d’ordre professionnel, 90 % des télétravailleurs évoquent une plus grande autonomie et responsabilisation et 83 %, un meilleur engagement. Enfin, la majorité des travailleurs, soit 77 %, déclarent être satisfaits de ce dispositif. Quant aux dirigeants, la moitié d’entre eux estiment que la pratique favorise la diminution de l’absentéisme. Concrètement, on notera aussi que celle-ci reste ponctuelle, soit en moyenne 7 jours par mois et que le domicile est le cadre privilégié avancé par les télétravailleurs (92 %), devant les bureaux mis à disposition par l’entreprise (35 %) ou des tiers lieux, tels les espace de coworking (21 %).
Des pratiques managériales à réinventer
Le télétravail constitue aussi pour 64 % des dirigeants, une opportunité de renouveler les pratiques managériales. Dans le même temps, alors que 83 % des managers se déclarent favorables, ils sont 18 % à soulever des difficultés lors de la mise en œuvre de cette pratique, notamment pour le contrôle des tâches et du temps de travail. En outre, 85 % d’entre eux estiment que le développement du télétravail nécessite de mettre en place des actions de formation et de sensibilisation spécifiques. Enfin, cette forme de travail répond également à des enjeux sociaux ou sociétaux qui concernent le maintien dans l’emploi des personnes en situation de fragilité ou encore le respect de la planète, en lien avec la réduction des trajets domicile/lieu de travail.