Conjoncture
Le secteur de l'hébergement-restauration toujours à la peine selon l’Insee Hauts-de-France
L’hébergement-restauration ne s’est pas remis du deuxième confinement de 2020, malgré la reprise de l’activité en été dernier. C’est ce qui ressort d’une étude de l’Insee Hauts-de-France. Depuis novembre 2020, le chiffre d’affaires des établissements du secteur est en-deçà de la normale, en mars 2021, il était toujours inférieur de 58% dans l’hôtellerie et de 64% dans la restauration comparé à mars 2019.
Le bilan dressé par l’Insee Hauts-de-France était malheureusement attendu : le secteur de l’hôtellerie-restauration, qui a le plus pâti de la crise sanitaire, est en chute depuis novembre dernier.
En avril 2020, son chiffre d’affaires a baissé de 91% comparé à l’année précédente, après une timide reprise en mai, l’activité repart à la normale en juillet, mais l’annonce du second confinement fait de nouveau replonger le CA.
Une baisse plus ou moins marquée selon les départements
L’hôtellerie est dès septembre dernier touchée par cette rechute (-29%, pour atteindre -72% en novembre avant une stabilisation en décembre). Depuis fin 2020, le chiffre d’affaires des hôtels de la région oscille entre une baisse de 47% et 58% par rapport à son niveau d’avant crise, un repli cependant moins marqué qu’au niveau national (-69%).
L’ensemble des départements des Hauts-de-France est touchée par cette baisse, particulièrement marquée dans l’Oise avec un chiffre d’affaires en baisse de 80%, -77% dans le Pas-de-Calais, et -76% dans la Somme. Le repli est légèrement moindre dans le Nord (-65%) et dans l’Aisne (-66%).
À partir de décembre, la baisse se poursuit, plus ou moins intensément selon les départements, si elle est maximale dans l’Oise, elle est plus contenue dans l’Aisne. En mars dernier, les chiffres d’affaires des hôtels étaient respectivement dans ces deux départements inférieurs de 67% et 42% par rapport à la période d’avant crise.
Le chiffre d’affaires de la restauration a lui un peu mieux résisté à la fin de l’été 2020, mais il connaît le même plongeon que celui de l’hôtellerie à l’annonce du confinement de novembre. Date à laquelle il est inférieur de 64% comparé à novembre 2019, il remonte en décembre (-54%) et chute de nouveau en janvier (-57%). En mars, il est toujours inférieur de 64% à la normale (contre -59% au niveau national).
Cette baisse varie selon les départements : -57% pour le CA dans l’Oise, à -66% dans le Pas-de-Calais, et perdure en mars 2021, avec une baisse de 56% dans l’Oise et de 69% dans la Somme.
La situation pour l’hébergement de plein air est sensiblement plus favorable, le chiffre d’affaires des campings diminue en 2020 de 8,8% (c’est la baisse la pus faible du territoire national). Recul du CA qui est près de deux fois supérieur dans l’Oise que dans le Nord-Pas-de-Calais (-15% contre -8%).
Recul des effectifs salariés
Cette chute de l’activité est logiquement assortie d’un recul des effectifs salariés (-7,6% sur 2020, contre -11,2% en France), malgré le dispositif d’activité partielle mis en place par le Gouvernement et un sursaut au 3e trimestre 2020 (+4,3%, avant un repli au 4e trimestre, à -3,8%). Fin 2020, le secteur emploie 66 100 salariés, soit 5 400 de moins en un an.
Les pertes d’emploi sont plus conséquentes dans l’Aisne et la Somme, avec respectivement -9,6% et -9,7% entre fin décembre 2019 et fin décembre 2020. Le repli est en revanche moins marqué dans le Pas-de-Calais (-6%).
Après une pause estivale, le recours à l’activité partielle repart à la hausse en octobre dernier : la moitié des établissements de l’hôtellerie-restauration de la région y ont recours. 17% des salariés du secteur sont alors concernés, soit 3 points de moins qu’au niveau national.
Les entrées dans le dispositif sont accélérées avec le confinement de fin d’année : en novembre, 54% des salariés et 69% des établissements étaient en activité partielle (et respectivement 52% et 68% en décembre).
Le nombre d’heures rémunérées a lui parallèlement du mal à remonter : après avoir affiché une baisse annuelle de 53% en novembre, qui atteint les 54% en décembre, pour remonter à 38% en janvier et rechuter en février à 46%. C’est dans l’Oise et l’Aisne que le recul est le plus marqué dans l’hébergement : respectivement -55% et -50% en février, contre -39% dans le Nord.