Le révolutionnaire digital

Avec NetLooks, Pierre Andrieu a mis en place un business model entièrement basé sur la transition digitale.
Avec NetLooks, Pierre Andrieu a mis en place un business model entièrement basé sur la transition digitale.

À la tête de NetLooks, opticien alternatif avec ses lunettes sur mesure, dont le siège nancéien est aujourd’hui dans les anciens locaux d’Alstom à Nancy du côté de la rue Oberlin (propriété de la Métropole du Grand Nancy), Pierre Andrieu s’affiche beaucoup plus qu’un simple visionnaire dans l’univers de l’optique mais comme un véritable révolutionnaire digital ayant créé un nouveau business model alliant tradition, savoir-faire et modernité version digitalisation à la taille XXL.

 Il accueille en haut d’un magistral escalier en bois massif presque d’un autre temps tout comme les boiseries présentes à chaque coin de l’ensemble de l’édifice. Sous ses pas, le parquet craque, vit comme pour rappeler l’histoire des lieux et son passé industriel fort. Un passé et aujourd’hui un avenir industriel version usine du futur au sens compréhensible du terme. Pierre Andrieu, le président-fondateur de l’opticien alternatif NetLooks de lunettes sur mesure (lancé en février 2014) est en train d’écrire une nouvelle histoire, la sienne, celle de son entreprise mais également celle de ce lieu, propriété de la Métropole du Grand Nancy. Après moult discussions, explications, persuasions, ce physicien de formation et entrepreneur aguerri (il a notamment créé au début des années 2000 l’École supérieure d’optique et de lunetterie, revendue depuis), a réussi à atterrir dans ses lieux et enfin à poser son outil de production (auparavant installé à Tours) dans un territoire où il espère pouvoir «apporter sa pierre à son attractivité et à son développement.» Aujourd’hui, il assure embaucher une personne par mois naturellement en provenance de l’univers de l’optique mais pas seulement, loin de là, vu le business model mis en place.


Tradition et modernité

«Nous avons aujourd’hui environ cinquante formes de lunettes, ce qui représente près de 25 milliards de combinaisons possibles. Nous produisons des pièces uniques mais en masse. La digitalisation était indispensable.» Pierre Andrieu et ses équipes ont mis près de deux ans en R&D pour bâtir pas à pas cette véritable usine du futur version optique. «C’est un système d’information de dingue mais indispensable. Toutes les étapes sont intégrées numériquement de la production à l’expédition.» Si la grande majorité des phases de production sont automatisées, l’intervention humaine et le savoir-faire manuel sont indispensables «et intégrés dans le process global. C’est un tout où se mêle tradition et modernité.» Prise de conscience de visu dans les sous-sols du site où les chaînes de production sont présentes. «L’innovation technologique que nous apportons et les résultats que nous obtenons dans notre activité prouvent que le fait de repenser le business model d’un secteur avec la mise en place d’une chaîne de production digitale optimale peut s’afficher comme la bonne réponse aujourd’hui. La digitalisation, c’est vertueux !» Et nécessaire pour le fondateur de NetLooks. «Toutes les entreprises doivent s’inscrire dans cette révolution digitale. Les choses vont extrêmement vite. Il serait dommage de louper le train surtout qu’il est déjà bien parti.» Présent en France avec ses enseignes et autres stores, NetLooks réalise aujourd’hui 40 % de son activité à l’exportation vers le Canada, l’Allemagne, la Belgique et les choses devraient s’accélérer. «Notre objectif est de devenir le référent en matière de lunettes sur mesure», explique celui qui avoue avoir été approché par des grands de l’univers de l’optique depuis le développement de son business model et de ses applications digitales. Pas du genre à lâcher le morceau au plus offrant, l’aventure de Pierre Andrieu avec NetLooks s’inscrit dans une démarche entrepreneuriale mais également sociétale et territoriale. Avec un CA de 500 000 €, l’entreprise devrait atteindre le million en fin d’année avec des prévisions de croissance de plus de 100 %. «Il nous faut encore avancer, se développer encore plus vite pour réellement s’ancrer sur les marchés.» Pierre Andrieu assure se donner deux ans pour passer de l’usine 2.0 à l’usine 4.0. Du côté de la rue Oberlin à Nancy, la révolution digitale est réellement en marche.