Le réseau Initiative crée et maintient de l’emploi en Picardie

56% des entrepreneurs bénéficiaires d’un prêt d’honneur délivré par les platesformes locales étaient demandeurs d’emploi.
56% des entrepreneurs bénéficiaires d’un prêt d’honneur délivré par les platesformes locales étaient demandeurs d’emploi.

56% des entrepreneurs bénéficiaires d’un prêt d’honneur délivré par les platesformes locales étaient demandeurs d’emploi.

Le réseau Initiative, décliné en cinq entités sur le territoire picard, réussit le tour de force de créer et maintenir de l’emploi sur les trois départements.

C’est la chambre de commerce qui nous a orientés vers Initiative Somme. » Sandrine Lebrun, créatrice du Préo de Saint-Riquier, dans la Somme,en 2014, s’est tournée vers le réseau Initiative comme beaucoup d’entrepreneurs en devenir. En Picardie, près de 530 entreprises picardes ont été financées sur les trois départements lors de l’année passée. Cela représente moins de 5,2 millions d’euros introduits dans l’économie locale et 1 166 emplois créés ou maintenus. Pour arriver à ce résultat, cinq associations se partagent le territoire. Initiative Somme, créée en 1997, et Initiative Aisne, une des premières entités mises en place en 1984 en France, couvrent l’ensemble de leur département. « Dans l’Oise, il existe en revanche trois structures : Initiative Oise-Ouest à Beauvais, Initiative Oise-Est à Compiègne et Initiative Oise-Sud à Nogent-sur-Oise. Nous travaillons en partenariat, mais nous sommes répartis par bassin d’activité, chacun ayant ses propres caractéristiques », détaille Vanessa Foulon, directrice d’Initiative Oise-Ouest, au sujet des trois organisations créées en 1997.

La recette gagnante Pour venir en aide aux créateurs d’entreprise, aux repreneurs ou aux entrepreneurs souhaitant croître, le réseau Initiative applique un théorème en trois temps. « Le créateur d’entreprise se fait accompagner dans son projet et la mise en place par nos équipes. Il le défend ensuite devant des entrepreneurs, des banquiers et des experts-comptables locaux qui valident ou pas le projet et qui peuvent également donner des conseils. Par la suite, il y a aussi un accompagnement ainsi que la mise en relation avec les acteurs locaux », décrypte Claudine Jacob-Ternisien, directrice d’Initiative Somme. « J’avais déjà un réseau important et je n’ai pas utilisé ce levier-là. J’ai sollicité un prêt d’honneur pour créer ma structure avec mes associés. Mais j’avais aussi besoin d’être challengé sur les modèles économiques. Olivier Bourdon [ndlr, directeur d’Initiative Oise-Est] m’a beaucoup aidé pour notre business plan. Il a eu des critiques constructives qui nous ont permis d’avancer », rapporte Pierre Guirard, gérant et fondateur de Wyz, spécialisée dans la vente et la gestion du pneumatique via Internet.

Des spécificités territoriales « Chaque territoire a ses spécificités et nous devons nous y adapter », explique Cédric Waterloos, le directeur d’Initiative Oise-Sud. Ces problématiques propres à chacune des entités se retrouvent dans l’ADN des structures et dans les offres proposées. Dans l’Aisne, afin de venir en aide aux professions libérales, un guichet unique a été mis en place en juin 2014. « Il se réunit tous les 15 jours. Nous nous sommes aperçus que le fonds santé, créé en 2011, n’était qu’un “outil de financement” et que ce qui manquait le plus aux professionnels de santé, et en particulier aux médecins et aux infirmiers, c’était une capacité à les orienter et à faire en sorte que leurs projets tiennent la route et qu’ils gagnent du temps dans leur installation », développe Didier Bouret, responsable à Initiative Aisne. Chaque territoire disposant de ses propres fonds, il peut ainsi s’adapter à ses spécificités. Et cela ne risque pas de changer malgré la réflexion menée actuellement autour de la mise en place d’une coordination Hauts-deFrance.

Alexandre BARLOT