Le PS se penche sur sa participation à la Nupes, Mélenchon l'accuse de rompre l'alliance

Jean-Luc Mélenchon a semblé acter mardi la fin de la Nupes, accusant le patron des socialistes de "rompre" leur alliance politique, alors que ce dernier affirme que le leader Insoumis ne peut plus "être celui qui...

Le logo de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), le 7 juin 2022 à Paris © Geoffroy VAN DER HASSELT
Le logo de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), le 7 juin 2022 à Paris © Geoffroy VAN DER HASSELT

Jean-Luc Mélenchon a semblé acter mardi la fin de la Nupes, accusant le patron des socialistes de "rompre" leur alliance politique, alors que ce dernier affirme que le leader Insoumis ne peut plus "être celui qui incarne l'ensemble de la gauche et de l'écologie".

"Olivier Faure rompt la Nupes": par un tweet en forme d'épitaphe, Jean-Luc Mélenchon a officialisé la fin de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale. Un divorce "pour fait personnel à mon sujet à propos d'Israël (et de la) Palestine", a-t-il précisé.

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a estimé mardi soir que "Jean-Luc Mélenchon a été un facteur d'union, mais aujourd'hui il est devenu un obstacle", dans un discours devant le conseil national du PS.

Ce conseil a été convoqué pour discuter d'une éventuelle sortie de l'alliance nouée au printemps 2022 et dominée par La France insoumise, après le refus de Jean-Luc Mélenchon et de son cercle rapproché de qualifier le Hamas de "terroriste", suite à l'attaque sanglante contre Israël.

La députée Danièle Obono a encore évoqué mardi un "groupe politique islamiste" qui "résiste à une occupation" pour "la libération de la Palestine".

Déplorant une conflictualisation "à tout bout de champ", Olivier Faure a souligné "la nécessité d'un changement radical dans la façon de concevoir l'union".

"Nous n’avons pas signé pour la bordélisation. Nous sommes là pour gouverner et transformer", a-t-il asséné, tout affirmant rester "un partisan de l’union".

Un projet de résolution qui doit être examiné dans la soirée prévoit "un moratoire" sur la participation de ses députés à l'intergroupe Nupes. Les élus socialistes n'étaient pas présents à la réunion hebdomadaire mardi matin.

Il s'agit d'"obtenir une clarification", a expliqué mardi matin le premier secrétaire du PS sur France inter, critiquant "la méthode Mélenchon". Le triple candidat à la présidentielle "ne peut plus prétendre incarner l'ensemble de la gauche et des écologistes", a-t-il alors déclaré.

Bazar permanent

Crime de lèse-majesté aussitôt dénoncé par les cadres de LFI, Manuel Bompard et Mathilde Panot fustigeant à l'unisson de leur chef un "prétexte" pour "rompre avec la Nupes".

"Quand vous êtes, pour certains, les auteurs du bazar permanent à gauche, rejeter la faute sur les autres, ce n'est pas responsable", a dénoncé le secrétaire général du PS Pierre Jouvet, auprès de l'AFP.

Pour lui, "de facto c'est la fin d'une étape. Nous, on veut plus d'union et mieux d'union".

Pour tenter de dépasser les différends, la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain propose de réunir en "assemblée générale" les 151 députés de la Nupes "le plus rapidement possible".

La coalition bat de l'aile depuis longtemps. L'espoir suscité en juin 2022 a en effet été mis à rude épreuve avec les violences conjugales d'Adrien Quatennens, la stratégie au moment de la réforme des retraites, la guerre en Ukraine ou les émeutes urbaines.

Le parti communiste a déjà fait un pas vers la sortie dimanche en votant une résolution qui constate l'"impasse" de la Nupes et en réclamant "un nouveau type d'union".

Clarté

Au sein du PS, les opposants d'Olivier Faure font pression pour obtenir le départ de l'alliance avec LFI.

Au nom de "la clarté", la présidente de la région Occitanie Carole Delga, la maire de Paris Anne Hidalgo et le maire de Rouen - rival interne du patron des socialistes - Nicolas Mayer-Rossignol ont annoncé lundi "la suspension immédiate de tout cadre commun d'actions avec LFI".

Le moratoire proposé par Olivier Faure, "n'est pas suffisant. Ce n'est pas juste un problème de méthode, c'est un problème de ligne politique", argumente M. Mayer-Rossignol.

Mais "on ne sera pas de ceux qui œuvrent à rendre les gauches irréconciliables. Nous ne retournerons pas à l’isolement du PS qui fait les défaites électorales", a prévenu Boris Vallaud dans L'Express.

Le moratoire vise à lancer "deux chantiers", précise son collègue Arthur Delaporte. L'un "sur notre manière de travailler à l'Assemblée qui n'est pas satisfaisante" et un deuxième sur "les désaccords de fond que nous devons mettre sur la table".

L'eurodéputée insoumise Manon Aubry a appelé sur franceinfo à "calmer le jeu". "Je ne pense pas qu'on puisse faire l'unité en disant qu'on peut la faire sans une partie la plus importante, La France insoumise".

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