Le prélèvement à la source à l’ordre du jour

Le vélodrome de Roubaix a accueilli les 27 et 28 septembre le Campus 2018 de l’Ordre des experts-comptables et de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes. Hubert Tondeur, président du Conseil régional de l’ordre des experts-comptables (CROEC), qui a reçu à cette occasion Laurent de Jekhowsky, directeur régional des finances publiques des Hauts-de-France et du département du Nord, revient sur cette manifestation.

Hubert Tondeur, président du Conseil régional de l’ordre des experts-comptables. © Aurélie Evrard
Hubert Tondeur, président du Conseil régional de l’ordre des experts-comptables. © Aurélie Evrard

La Gazette : Quel était l’objet de ces journées ?

Hubert Tondeur : Regrouper le plus de confrères possibles pour qu’ils puissent suivre une dizaine de formations différentes, qu’il s’agisse de droit fiscal et social, de droit des affaires, des problématiques européennes ou des évolutions technologiques. Et puis il y a eu également notre assemblée générale qui nous a permis de faire le point sur nos activités.

Comment se porte la profession ?

Notre métier vit la fracture numérique avec une partie de la production qui se digitalise. On peut même dire qu’elle s’autoréalise ou presque. Aujourd’hui, l’activité comptable générale représente 60% de notre activité, et cette activité, dans toutes les études parues, tend à disparaître. Cette disparition se fait au détriment de l’humain avec des facteurs technologiques qui prennent de plus en plus le pas. Pour nous, c’est donc très important de pouvoir anticiper cette révolution, de pouvoir nous recentrer sur des marchés, comme celui du conseil, celui de l’accompagnement – que l’on suivait déjà, mais intégré dans notre activité de production. Là, tout l’enjeu sera de pouvoir rendre ces marchés autonomes et indépendants de notre activité de production.

Le 1er janvier prochain, on parlera également de prélèvement à la source…

Pour cette réforme, on s’est préparé en amont, car il y a un réel besoin de nos clients et de leurs salariés en termes d’information. Cette information est du ressort des finances publiques. Donc, nous devons être un relais d’information pour le leur indiquer, c’est un premier point. Le second point, c’est quand même d’expliquer aux entreprises qui sont nos clientes comment ça va fonctionner. Par conséquent, on travaille avec la Direction des finances publiques. On a déjà fait deux sessions de formation organisées dans dix villes de la région. Sur le dernier trimestre 2018, on va réitérer cette opération pour informer le maximum de confrères des évolutions, des contraintes, de la mise en œuvre et de la démarche de cette réforme.

«On a collectivement conscience des défis qui sont devant nous»

Laurent de Jekhowsky, directeur régional des finances publiques des Hauts-de-France et du département du Nord, a profité de sa venue pour montrer l’intérêt de bonnes relations entre l’administration fiscale et l’Ordre.

«Dans mon rôle de commissaire du gouvernement auprès des experts-comptables, il est très important de les accompagner et de les soutenir dans les transformations auxquelles ceux-ci ont à faire face dans l’exercice de leur métier. Mon rôle est également de veiller à ce que les partenariats entre mon administration fiscale et l’Ordre soient consolidés et confortés. Concernant le prélèvement à la source, cela va amener dans l’immédiat une façon complémentaire pour les experts-comptables de faire valoir leurs connaissances et leur expertise dans la mise en œuvre de tous les processus internes de gestion de la paie, mais aussi dans le conseil aux entreprises.