Le port de Calais veut reprendre la main

L'investisseur Meridiam, un des actionnaires de la Société d'exploitation des ports du Détroit, a annoncé qu'il avait bouclé son tour de table financier pour amorcer le plus grand chantier de la région qui sera réalisé par un groupement d'entreprises menées par Bouygues : le doublement du port de Calais. CE, au moment où le transmanche subit une forte pression migratoire.

Le port de Calais veut reprendre la main

 

Avec une nouvelle digue de 3 km et un bassin de 90 hectares, le site portuaire accueillera de nombreux terre-pleins sur la mer, un nouveau terminal et une intermodalité dans le transport des marchandises.

Avec une nouvelle digue de 3 km et un bassin de 90 hectares, le site portuaire accueillera de nombreux terre-pleins sur la mer, un nouveau terminal et une intermodalité dans le transport des marchandises.

Concrètement, pendant que les migrants tentent de passer par le tunnel pour rejoindre la Grande-Bretagne, les ports du littoral s’organisent : un transfert d’exploitation des deux ports a été réalisé le 22 juillet dernier, faisant ainsi entrer en vigueur la nouvelle concession portuaire signée en février dernier et dont l’ensemble des pièces n’a toujours pas été rendu public. On se souvient qu’Eurotunnel avait été un temps intéressé par l’appel à projets européen lancé par le Conseil régional il y a deux ans. Les discussions avec la collectivité et la CCI gestionnaire des ports n’avaient pas abouti, au grand regret de Daniel Percheron, président de région. Au printemps dernier, Eurotunnel avait même lancé un recours contre le lauréat consulaire à cause de financements publics qui constitueraient, à son sens, une entorse à une concurrence libre et non faussée… C’est une bonne nouvelle supplémentaire pour l’ambitieux programme de port de Calais : doubler son périmètre, développer d’autres postes à quai, accueillir des ferries de plus de 210 mètres et diversifier ses activités. Meridiam est une société d’investissements spécialisée dans la gestion et le financement de projets d’infrastructures publiques et compte près de 3 milliards d’euros d’actifs sous gestion (dans 34 projets depuis 2005).

Plusieurs investisseurs et professionnels du monde portuaire. Meridiam va donc investir, dans son premier projet portuaire, 44,5 millions d’euros pour une durée de 50 ans. L’apport de l’investisseur réside dans les 11% du capital qu’il détient dans la Société d’exploitation des ports du Détroit (SEPD), ainsi que de 40% des fonds propres dans la société dédiée au projet, en partenariat avec la Caisse des dépôts et consignations (à travers sa filiale CDC infrastructures), des CCI régionale et de la Côte d’Opale, ainsi que du Grand Port maritime de Dunkerque. À Calais, le projet totalise 863 millions d’euros répartis comme suit : 89 millions en fonds propres, 504 millions en émission d’obligations (avec Allianz GI), 270 millions en fonds publics. La Banque européenne d’investissement apporte 50 millions d’euros. Les partenaires comptent sur le dépassement rapide du tonnage actuel du port (43,3 millions de tonnes) pour un quasi-doublement d’ici 2030, notamment dans le fret. Avec une nouvelle digue de 3 km et un bassin de 90 hectares, le site portuaire accueillera aussi de nombreux terre-pleins sur la mer, un nouveau terminal et une intermodalité dans le transport des marchandises. De quoi inquiéter Eurotunnel.