Le port de Calais bientôt prêt pour les navires électriques

La société d'exploitation des ports du Détroit vient de signer un contrat avec RTE pour l'acheminement d'une puissance électrique de 100 MW au port de Calais.

La signature du contrat avec RTE s'est faite le 9 janvier en présence de quelques élus et clients du port. © Aletheia Press / D.Boulogne
La signature du contrat avec RTE s'est faite le 9 janvier en présence de quelques élus et clients du port. © Aletheia Press / D.Boulogne

C'est une étape supplémentaire pour sortir de l'énergie fossile… Le 9 janvier, les dirigeants du port de Boulogne-Calais ont signé une convention avec Réseau de Transport d'Électricité (RTE) Hauts-de-France, afin d'électrifier les quais. «Cette signature fixe l'avenir de nos ports et d'un transport maritime décarboné», sourit Benoît Rochet, directeur général des ports de Boulogne-Calais. Une étape importante, pour permettre à l'opérateur portuaire d'accueillir des bateaux à propulsion électrique.

6,7 millions d'euros d'investissement

L'enjeu est de taille. Face à la volonté politique de réduire l'empreinte carbone du trafic transmanche, tous les acteurs économiques s'engagent dans cette voie. À commencer par les compagnies maritimes, comme P&O et ses navires hybrides, ou DFDS qui vient d'annoncer un investissement d'un milliard d'euros pour passer ses six navires transmanche à l'électrique d'ici 2035 dont deux dès 2030. Impossible donc pour le port de Calais de manquer la marche, sous peine de perdre en attractivité… Il prévoit donc d'offrir dès 2030 aux compagnies maritimes la possibilité de réaliser la traversée Calais / Douvres en 100% électrique.

Mais la marche est de taille, techniquement pas si simple à réaliser. Car il ne s'agit pas d'alimenter une lampe. «L'enjeu est de limiter en dessous d'une heure le temps à quai de ces navires», appuie Benoît Rochet. Ce qui suppose évidemment une puissance électrique colossale. Le contrat signé avec RTE prévoit d'acheminer 100 mégawatt depuis le poste électrique des Garennes. Ce premier investissement est lourd : 6,7 millions d'euros. Mais ce ne sera que la première pierre de l'édifice puisqu'il faudra ensuite gérer le branchement à quais, ce qui pourrait nécessiter une enveloppe de près de 40 millions d'euros.

Un investissement d'avenir

Heureusement, la Côte d'Opale bénéficie de réels atouts, au contraire de Douvres par exemple. «Nous sommes dans une région qui permet ce type de projet notamment avec la centrale de Gravelines et le futur EPR2», argumente Laurent Cantat-Lampin, délégué régional Hauts de France de Réseau de Transport d'Électricité.

«C'est un sacré pari économique pour les clients du port», a conclu le Christophe Coulon, vice-président de la Région. Nous sommes très fiers de nous associer à cette première mondiale». Cet investissement et les futures infrastructures pourraient permettre de capter de nouvelles entreprises sur les 50 à 60 hectares disponibles dans la zone portuaire.

Avec 25 000 liaisons par an entre Calais et Douvres, le transmanche cherche en tout cas à devenir un des premiers corridors maritimes verts. Au total ce sont 400 000 tonnes de gaz à effet de serre émises chaque année sur le Détroit par les compagnies maritimes, qui sont vouées à disparaître.