Bilan 2022

Record pour le port d’Arques qui affiche de grandes ambitions

Une croissance symbolique pour le port fluvial d’Arques. L’équipement du port de Lille voit son trafic augmenter de quelques milliers de tonnes et tutoie les 40 000 tonnes transportées en 2022. Devant lui, une croissance de 40% avant d’atteindre ses limites. Compte-rendu.

Ferenc Szilagyi, directeur général du Port de Lille à Campagne-lez-Wardrecques, le 27 janvier dernier. © Aletheia Press/M.Railane
Ferenc Szilagyi, directeur général du Port de Lille à Campagne-lez-Wardrecques, le 27 janvier dernier. © Aletheia Press/M.Railane

Le port d’Arques a traité 3 387 tonnes de plus qu’en 2021. Sur un total de 395 547 tonnes. Dans le détail, l’agroalimentaire (blé, céréales et engrais) représente 140 000 tonnes, les sables pèsent pour 90 000 tonnes, tandis que les matériaux de construction forment un tout de 140 000 tonnes, les mâchefers ferment la liste avec 16 000 tonnes. «C’est un nouveau record !» claironne François Motte, directeur de l’agence de développement économique qui accueille la présentation des résultats portuaires.

«Entre 2019 et 2022, le port d’Arques a vu son trafic augmenter de 31,3%» précise le directeur du port de Lille, Ferenc Szilagyi ; sachant qu’entre 2020 et 2021, le trafic avait explosé de plus de 35%. «Le trafic fluvial va profondément changer dans les prochaines années. Avec le Canal Seine Nord Europe, on va passer de bateaux pouvant transporter 2000 à 2 200 tonnes à d’autres qui transporteront entre 3 800 et 4 000 tonnes» détaille le cadre. La connexion - et l’élargissement des écluses - doivent conduire à l’augmentation du trafic, mais l’exiguïté du port d’Arques posera rapidement question en dépit des pics qu’il peut connaître comme le 19 décembre dernier ou 6 450 tonnes de marchandises ont été débarquées à l’aide de 5 bateaux.

Le Canal mettra Paris à 2 jours d’Arques

En effet, l’équipement n’est pas très grand : un quai 360 mètres linéaires, une plate-forme d’un hectare, un tirant d’eau de 3 mètres… Quid demain avec des bateaux qui passent de 80 à 135 mètres ? Avec des équipages qui seront 5 au lieu de 3 ? «Le monde des mariniers, c’est beaucoup des couples avec un enfant, parfois un salarié. Demain, ça sera beaucoup plus un propriétaire de bateaux qui y affecte du personnel et qui tourne 24 h sur 24» explique le dirigeant. Pour autant, la géographie le positionne comme un relais idoine entre la façade maritime et le bassin parisien. Ainsi, Dunkerque est à 5h, Lille à 14h, Gand à 30h, Anvers ou Zeebrugge à 36h, Rotterdam à 46h et Duisbourg (gare centrale de la route de la Soie en Europe) à 56h.

En 2030, avec la connexion à la Seine, Paris sera à 2 jours. Les perspectives du port de Lille sur cet équipement sont ambitieuses, même s’il n’y a pas d’investissement prévu. «On table sur une augmentation du trafic jusqu’à 500 000 tonnes en 2024. Jusque 600 000 tonnes, il n’y a pas besoin d’investir» explique Ferenc Szilagyi. «Mais des privés peuvent naturellement le faire» soutient François Motte. Sur le barreau arquois, les entreprises Uneal, Baudelet, Arc France, et La Flandre disposent d’un quai. Au port d’Arques, 30 % du quai est public. L’an dernier, le Port d’Arques a également accueilli l’assemblée générale de Norlink, l’association de promotions des ports maritimes et fluviaux des Hauts-de-France. Une façon de rester au centre du réseau qui se construit.