Le numérique au secours des éleveurs

Basée à l'incubateur AgTech d'EuraTechnologies depuis avril, la start-up Lituus propose des colliers connectés pour bovins. L'objectif est de faciliter le travail des éleveurs en fournissant des données en temps réel sur le cycle de reproduction et la santé des animaux.

Le numérique au secours des éleveurs

Le collier connecté permet à l’éleveur de mieux détecter les périodes de chaleurs chez la vache en vue d’une insémination.

Viktor Toldov et Román Igual ont lancé le projet Lituus fin 2016. «Le lituus est le bâton courbé utilisé par un augure. Il représente l’anticipation. On retrouve aussi le symbole du bâton de berger», explique Román Igual, CEO de Lituus. Basés à l’incubateur AgTech d’EuraTechnologies depuis avril 2018, les deux entrepreneurs se sont rencontrés dans un laboratoire de recherche à Villeneuve-d’Ascq. Ils imaginent un système connecté pour bovins, sous la forme d’un collier. «Le dispositif détecte le cycle de reproduction, les troubles de santé et estime un état de confort de la vache.» Si la solution est en train d’être brevetée, la commercialisation devrait démarrer aux alentours de septembre ou octobre, d’abord en test, de 15 jours à un mois, puis en réel. La fabrication sera assurée en France pour la première série. «Des investisseurs sont intéressés, ils attendent que la phase de test soit terminée.» Les deux dirigeants prévoient par ailleurs une levée de fonds pour début 2019.

Faciliter le travail des éleveurs

«Aujourd’hui, il y a de plus en plus d’animaux par éleveur, ça devient difficile de les surveiller jour et nuit, notamment pendant les périodes de chaleurs pour l’insémination», souligne Viktor Toldov. Le bien-être de l’animal est par ailleurs devenu un facteur clé pour les consommateurs. Un bovin en bonne santé est par ailleurs indispensable au chiffre d’affaires : «Une vache peut produire jusqu’à 30% de lait en moins si elle est en situation d’inconfort.» Les maladies se développent, quant à elles, plus facilement dans de mauvaises conditions d’élevage. «Nous faisons une étude de comportement individuelle.» Les agissements quotidiens de l’animal sont analysés afin de pouvoir réagir en cas de modification de ceux-ci. «Nous travaillons avec l’Institut supérieur de l’agriculture qui étudie le comportement des vaches.» Pour l’instant, le collier est uniquement disponible pour les bovins, mais «il est techniquement possible de l’adapter à d’autre animaux», ajoute Román Igual. Le système est accompagné d’un dispositif relais qui collecte les informations du collier et les met sur un serveur. L’agriculteur peut souscrire à un abonnement mensuel comportant les frais de service uniquement pour la reproduction bovine, ou bien additionnés aux services évaluant la santé et le bien-être de l’animal. «Il y a 1,7 milliard de bovins dans le monde. Le marché est ouvert et intéressant car il y a une demande des éleveurs.» Si les deux chercheurs ciblent pour l’instant les éleveurs français, ils n’excluent pas d’étendre leur offre en Belgique.