Le nouveau CHU Amiens- Picardie bientôt opérationnel
C ’est en 2009 qu’ont été lancés les travaux du nouveau CHU Amiens-Picardie. L’objectif ? Moderniser et restructurer l’offre de soins afin de permettre à l’établissement de « conforter et renforcer son positionnement en tant que pôle d’excellence régional au service des Picards et attractif pour les professionnels de santé ». Un bâtiment neuf de 122 000 m2 a été construit et l’ancien bâtiment du site Sud dit Fontenoy doit être bientôt réhabilité. L’ensemble des activités de médecine, chirurgie et obstétrique, jusque là réparties sur quatre sites dispersés dans l’agglomération, doit être réuni définitivement sur le site sud d’ici à 2016. En septembre 2014, la première étape de ce regroupement commence. « Deux tiers de l’offre de soins s’installent dans le nouveau bâtiment dès le mois de septembre, confie Walid Ben Brahim, directeur adjoint projet nouveau CHU. Ensuite, le tiers restant qui se trouve pour l’instant dans une partie du site sud va basculer au nord, afin de permettre la réhabilitation du bâtiment Fontenoy. En 2016, il n’y aura plus qu’un seul site et l’hôpital nord sera fermé définitivement ». Dans le but de familiariser le grand public et les professionnels à ce nouvel équipement, des portes ouvertes étaient organisées les 28 et 29 juin. Le visiteur a ainsi pu découvrir une partie des nouvelles installations.
La gestion des flux : une priorité
Une des priorités dans la construction du CHU était comme l’évoque Walid Ben Brahim, « la gestion des flux. Il fallait que ces derniers soient le plus fluide possible pour des raisons de sécurité mais également de confort pour les patients le personnel ». Pour les patients les visiteurs, l’entrée se fait par imposant hall d’accueil principal, qui doit servir à l’orientation vers deux des trois pôles d’hospitalisation qui composent ce nouveau bâtiment. Chaque pôle dispose ensuite de son propre accueil administratif et de ses unités de soins. Ces dernières, comme le décrit Walid Ben Brahim, sont standardisées. Elles sont toutes en forme de L et possèdent un poste d’accueil, un poste de soin, une capacité de plus ou moins 28 lits, etc ». 75% des chambres sont individuelles, ce qui correspond à un souhait des patients. Pour assurer la mise en fonction en toute sécurité des unités, de nombreux tests ont été et seront encore réalisés avant le jour J. « Nous avons déjà fait une batterie de tests, témoigne Walid Ben Brahim. Il y a plus de 6 000 prises de flux médicaux. Or la réglementation impose une vérification de ces prises avant la mise en fonctionnement. Il faut deux qualifications, celle d’un anesthésiste et d’un pharmacien. Vu l’ampleur de la tâche, nous avions besoin de personnes dédiées à cette activité. Nous avons donc fait appel à des retraités. Nous avons également réalisé des tests en situation sur nos systèmes de transport pneumatique, qui permettent l’envoi de prélèvement très rapidement au centre d’analyse. Cela se fait en deux minutes pour le temps le plus court et en huit minutes pour le plus long ». Pour les urgences, installées sur le plateau technique, cinq entrées bien distinctes selon le public ont été prévues : adultes, enfants, malades couchés, urgences vitales et enfin urgences obstétriques et gynécologiques. Un flux vertical, l’axe rouge, partant de l’hélistation et en lien direct avec tous les soins critiques a également été prévu. Le flux des ambulances est quant à lui dirigé vers l’arrière du bâtiment, vers des dépose-minutes.
Un déménagement chronométré
Si pour le grand public ce nouvel espace de santé impressionne par ses dimensions, il est pour les équipes médicales et non médicales du CHU, leur futur lieu de travail auquel il va falloir rapidement s’habituer. Depuis le mois d’avril, des visites des nouveaux locaux par les équipes ont ainsi été programmées. « Plus de 3 000 personnes ont déjà visité les lieux sur les 5 649 personnes travaillant au CHU, indique Walid Ben Brahim. Nous avons également organisé des formations pour les cadres afin que ces derniers puissent ensuite orienter leurs équipes dans ce nouveau lieu de travail ». Du 1er septembre au 6 novembre, le CHU Amiens-Picardie transfèrera ses différentes activités en deux phases. Du 1er septembre au 24 octobre, les services administratifs et de soins en provenance du site nord, du site sud actuel, du centre de gynécologie obstétrique, de Saint-Victor et de Saint-Vincent de Paul s’installeront dans le nouveau bâtiment. À l’issue de cette première phase, du 25 octobre au 6 novembre, les transferts provisoires des services du bâtiment Fontenoy du site sud seront organisés vers l’hôpital nord. « C’est un énorme chantier, confie Walid Ben Brahim. Nous avons 25 000 m3 à transférer. Cela représente 30 000 cartons, 800 patients à transférer dont une centaine qui sont dans un état critique donc difficiles à transporter ». Afin d’être préparé au mieux, les équipes ont commencé à travailler à la logistique minutée de ce déménagement dés juin 2013, en s’appuyant sur l’expertise du groupe Demeco, qui a à son actif une quarantaine de déménagements hospitaliers. Dès le 1er septembre, les déménageurs de ce groupe, appuyés par ceux du groupe laonnois Caille, investiront les lieux. « Prés de 50 déménageurs en moyenne seront présents sur place tous les jours pendant deux mois. À cela s’ajoute un grand nombre d’intervenants externes, à l’exemple des fabricants du matériel biomédical qui vont venir éteindre, recalibrer et réinstaller les machines », souligne Walid Ben Brahim. Durant tous le processus, les urgences continueront à fonctionner sur les différents sites concernés. Néanmoins, quelques jours avant le jour J, les interventions programmées et les consultations prendront fin pour mieux reprendre sur le nouveau site sud une fois les transferts achevés. Les premiers à prendre possession des lieux seront les services administratifs dès le 1er septembre. La première unité de soins à déménager sera la cardiologie dès le 5 septembre. Le premier patient devrait ainsi être accueilli au nouveau CHU Amiens-Picardie le 8 septembre et les premières consultations débuteront le 11 septembre.
Le CHU en chiffres
– 632 millions d’euros investis
– 30 salles de bloc opératoires
– Plus de 800 lits et places
– 5 salles d’imagerie interventionnelle (dont une salle hybride)
– 4 scanners, 3 accélérateurs de particules
– 3 200 places de parking – 2 hélistations