Le Nord et le Pas-de-Calais misent aussi sur la plaisance
Même si le Nord et le Pas-de-Calais sont discrets dans l'économie nautique française, leur filière nautique représente néanmoins plus de mille emplois et un chiffre d'affaires de 141 millions d'euros. C'est ce que révèle la première étude réalisée sur le poids de la filière dans la région.
Les deux départements, Nord et Pas-de-Calais − et pas uniquement leur façade maritime − possèdent de belles ressources dans le secteur du nautisme, tant maritime que fluvial. Cela représente un poids économique estimé à 141 millions d’euros, générateur d’un millier d’emplois directs et indirects. Les chiffres qui le montrent pour la première fois ont été établis par la CCI région Nord de France, la Fédération des industries nautiques et le Syndicat mixte de la Côte d’Opale, après quatre enquêtes réalisées en 2013 (auprès de toutes les entreprises identifiées, des plaisanciers du port de Boulogne-sur-Mer, des ports du Réseau plaisance Côte d’Opale, et des ligues de sports nautiques).
On apprend dans cette étude que 193 entreprises régionales de nautisme génèrent 120 millions d’euros de chiffre d’affaires, dans des activités très diverses : négoce et maintenance (55%), location (17%), services (17%), équipementiers (6%), constructeurs (3%), glisse (2%). En 2012, 2 200 bateaux neufs ont été immatriculés, sans compter 1 810 mutations sur le marché de l’occasion, ce qui porte le parc régional à 29 000 unités.
La plaisance maritime. Neuf ports de plaisance sur la Manche ou la mer du Nord et trois prestataires privés offrent un total de 2 491 places (dont 79% dans les cinq ports publics) et génèrent 27 400 nuitées sur la Côte d’Opale, en réalisant 3 millions d’euros de recettes. Les ports de plaisance publics (Dunkerque, Gravelines, Calais, Boulogne-sur-Mer, Etaples) ont investi 12 millions d’euros sur les dix dernières années. Et ce n’est pas fini : la communauté d’agglomération du Boulonnais vient d’annoncer le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt pour augmenter la capacité de son port de plaisance de 2 000 anneaux et créer une marina.
L’industrie suit. Le chantier naval Wauquiez (à Neuville-en-Ferrain) symbolise ce dynamisme avec sa gamme de six “cruisers luxueux, rapides et vrais bateaux marins” : de 35 salariés en 2010, l’effectif est passé à 50 et le chantier prévoit un nouveau bateau par an. L’activité des entreprises concerne aussi la fabrication d’équipements comme le textile. Au-delà, l’étude révèle des effets catalyseurs qu’il est difficile de quantifier : “Ces effets viennent de la hausse de la valeur du foncier autour des ports de plaisance, de la qualité de vie supérieure perçue par ses populations et donc par une plus grande attractivité du territoire.“