Le Medef vent debout contre la hausse des taxes locales des entreprises

À l’occasion du dernier baromètre de la fiscalité locale présenté par le Medef Hauts-de-France, l’organisation patronale s’insurge face à la hausse de près de 16 % des taxes locales en deux ans exercée sur les entreprises et tire la sonnette d’alarme. 2025 laisse encore présager une année difficile pour les dirigeants.

Philippe Lorban, président du MEDEF Hauts-de-France. © Medef
Philippe Lorban, président du MEDEF Hauts-de-France. © Medef

Le mouvement des entreprises de France (Medef) déplore la forte augmentation d’impôts et taxes locales (+16%) à destination des entreprises des Hauts-de-France. Les principaux impôts locaux payés par les entreprises ont progressé de 4 % entre 2022 et 2023 passant de 36,7 milliards à 38,2 milliards d’euros. Entre 2021 et 2023, ces taxes ont augmenté de 9,5 % contre 3,5 % pour le PIB de la France. Certains impôts locaux se sont envolés notamment la taxe foncière sur les propriétés bâties (+11%) ou encore la cotisation foncière des entreprises (+8%).

En Hauts-de-France, la pression fiscale y a progressé de 7% entre 2021 et 2022 puis de 8,5% entre 2022 et 2023 soit une augmentation de près de 16 % en deux ans. «Pour une entreprise, un salarié représente 1 860€ de fiscali par an» lance Yann Orpin, président du Medef Lille Métropole. Avec une part de fiscalité nationale équivalente à 8% pour un PIB régional de 7%, les Hauts-de-France figurent parmi les régions où la contribution par point de PIB est la plus élevée de l’Hexagone.

Le versement mobilité en hausse également

Pour les entreprises de 11 salariés et plus, le versement mobilité a augmenté de 8% par rapport à 2022. «Le développement des transports publics est important mais il ne doit pas être financé par une taxe sur les entreprises qui augmente le coût du travail et impacte la compétitivité» estime Philippe Lorban, président du Medef Hauts-de-France avant de poursuivre : «il ne faut pas se servir de l’entreprise comme tampon à la mauvaise gestion des dépenses publiques». Ce versement mobilité représente 509€ par salarié par an sur le territoire de la MEL. «Cet impôt, lorsque le taux du versement mobilité est de l’ordre de 2%, représente l’équivalent du coût d’un salarié toutes les 50 embauches» regrette Yann Orpin.

Le fléau des arrêts maladie

Dans ce contexte pesant vient s’ajouter une difficulté supplémentaire : la hausse des arrêts maladies. «Cela augmente de manière considérable et cela a un coût pour les entreprises». A titre d’exemple dans la région, l’entreprise Lorban a enregistré 1 400 heures d’arrêts maladies en une année. «Il y a un vrai sujet autour des inaptitudes au travail ; il faut une responsabilité des médecins qui doivent se montrer de plus en plus vigilants» témoigne Philippe Lorban. A noter que les arrêts maladie tournent autour de 17% pour les salariés contre 3% pour les employeurs en France.

Craintes pour 2025

Après une année 2024 délicate, «67 000 dépôts de bilan à l’échelle nationale, un record absolu, avec une trésorerie des entreprises au plus bas», le Medef craint un nouvel exercice compliqué pour les dirigeants. «Les dépenses publiques augmentent plus vite que la richesse produite par les entreprises et l’écart se creuse […]. Nous sommes les champions du monde des taxations» regrette l’organisation patronale qui appelle à un dialogue avec les collectivités afin de mettre en place une nouvelle stratégie conciliant à la fois développement des infrastructures publiques et compétitivité des entreprises.

Avec l’actualité géopolitique actuelle, le Medef craint une nouvelle augmentation des taxes : «On est inquiets par rapport au contexte militaire et la hausse des dépenses publiques, on ne veut pas être la vache à lait de l’État».