Le Medef vent debout contre la hausse des taxes locales des entreprises
À l’occasion du dernier baromètre de la fiscalité locale présenté par le Medef Hauts-de-France, l’organisation patronale s’insurge face à la hausse de près de 16 % des taxes locales en deux ans exercée sur les entreprises et tire la sonnette d’alarme. 2025 laisse encore présager une année difficile pour les dirigeants.

Le
mouvement des entreprises de France (Medef) déplore la forte
augmentation d’impôts et taxes locales (+16%) à destination des
entreprises des Hauts-de-France. Les
principaux impôts locaux payés par les entreprises ont progressé
de 4 % entre 2022 et 2023 passant de 36,7 milliards à
38,2 milliards d’euros. Entre 2021 et 2023, ces taxes ont augmenté
de 9,5 % contre 3,5 % pour le PIB de la France. Certains
impôts locaux se sont envolés notamment la taxe
foncière sur les propriétés bâties
(+11%) ou encore la cotisation
foncière des entreprises
(+8%).
En
Hauts-de-France, la pression fiscale y a progressé de 7% entre
2021 et 2022 puis de 8,5% entre 2022 et 2023 soit une
augmentation de près de 16 % en deux ans. «Pour
une entreprise, un salarié représente 1 860€ de
fiscalité par an»
lance Yann Orpin, président du Medef Lille Métropole. Avec une part
de fiscalité nationale équivalente à 8% pour un PIB régional
de 7%, les Hauts-de-France figurent parmi les régions où
la contribution par point de PIB est la plus élevée de l’Hexagone.
Le versement
mobilité en hausse également
Pour
les entreprises de 11 salariés et
plus, le versement mobilité a
augmenté de 8% par rapport à 2022. «Le
développement des transports publics est
important mais il ne
doit pas être financé par une taxe sur les entreprises qui augmente
le coût du travail et impacte la compétitivité»
estime Philippe Lorban,
président du Medef Hauts-de-France avant
de poursuivre : «il
ne faut pas se servir de l’entreprise comme tampon à la mauvaise
gestion des
dépenses publiques».
Ce versement mobilité
représente 509€ par salarié par an sur le
territoire de la MEL.
«Cet
impôt, lorsque le taux du versement mobilité est de l’ordre de 2%, représente l’équivalent du coût d’un salarié toutes
les 50 embauches» regrette
Yann Orpin.
Le fléau des
arrêts maladie
Dans
ce contexte pesant vient s’ajouter une difficulté supplémentaire :
la hausse des arrêts maladies. «Cela augmente de manière
considérable et cela a un coût pour les
entreprises». A titre d’exemple dans la région,
l’entreprise Lorban a enregistré 1 400 heures d’arrêts maladies
en une année. «Il y a un vrai sujet autour des
inaptitudes au travail ; il faut une
responsabilité des médecins qui doivent se montrer de plus en plus
vigilants» témoigne Philippe Lorban. A noter que les arrêts maladie tournent autour de 17%
pour les salariés contre 3% pour les employeurs en France.
Craintes pour
2025
Après
une année 2024 délicate,
«67 000 dépôts de bilan à l’échelle
nationale, un record absolu, avec une trésorerie
des entreprises au plus bas», le
Medef craint un nouvel
exercice compliqué pour les
dirigeants.
«Les dépenses publiques augmentent plus vite
que la richesse produite par les entreprises et l’écart
se creuse […]. Nous sommes les champions du monde
des taxations» regrette
l’organisation patronale qui
appelle à un dialogue avec les collectivités
afin de mettre en place une nouvelle stratégie conciliant à la fois
développement des infrastructures publiques et compétitivité des
entreprises.
Avec l’actualité géopolitique actuelle, le Medef craint une nouvelle augmentation des taxes : «On est inquiets par rapport au contexte militaire et la hausse des dépenses publiques, on ne veut pas être la vache à lait de l’État».