Conjoncture

Le Medef Somme fait part de ses inquiétudes au préfet

Le Mouvement des entreprises de France (Medef) de la Somme recevait mi-septembre Étienne Stoskopf, nouveau préfet du département qui a pris ses fonctions cet été. L’occasion de faire avec lui certains constats.

Stephan de Butler (à dr.) et Étienne Stoskopf. @Medef Somme
Stephan de Butler (à dr.) et Étienne Stoskopf. @Medef Somme

Ce 15 septembre, le Medef Somme faisait sa rentrée économique en présence du préfet Étienne Stoskopf, arrivé cet été dans le département. Un rendez-vous annuel qui permet au mouvement patronal de partager avec le représentant de l’État une analyse tant économique, sociale que morale du territoire.

« Nous connaissons, depuis trois ans, une transformation profonde. En 2021, nous étions dans l’euphorie post-Covid. Aujourd’hui, les choses ont profondément changé : la guerre en Ukraine intervient sur un écosystème déjà fragilisé, faisant craindre une crise majeure », observe Stephan de Butler, président du Medef Somme.

Des entrepreneurs inquiets

Une situation internationale qui préoccupe les entrepreneurs locaux déjà confrontés à la pénurie de main d’œuvre et aux ruptures d’approvisionnement. « Tous sont dans l’incertitude et nous savons que les mois à venir seront difficiles », poursuit-il évoquant la flambée des coûts de l’énergie et l’inflation élevée. 

« Comme l’a rappelé Geoffroy Roux de Bézieux, les entreprises ont déjà intégré la notion de sobriété et elles continueront à faire des efforts. Mais si les prix de l’énergie devenaient insoutenables j’ai peur que certaines structures soient dans l’obligation d’arrêter leurs activités », souligne Stephan de Butler qui appelle à la mise en place d’un bouclier tarifaire pour tous les acteurs économiques. Actuellement, seules les TPE de moins de dix salariés ont accès à cet outil, mais le Gouvernement a, d’ores et déjà, annoncé que l’aide pour les PME réalisant plus de 2 millions de chiffre d’affaires serait "refondue".

Au-delà de la crise énergétique, le patron du Medef Somme évoque également les contraintes administratives et des normes trop lourdes qui entraveraient le développement économique, y compris localement. 

« Les règles en matière d’artificialisation des sols ou de dépollution, par exemple, font qu’il est très compliqué d’implanter des usines ou des grands centres logistiques. C’est une perte d’opportunités pour notre territoire », alerte Stephan de Butler qui note également le manque d’outils de formation. « Nous avons la chance de bénéficier de projets structurants comme le Canal Seine Nord ou le barreau Creil/ Roissy ce qui fait de notre région un territoire à potentiel. Mais nous manquons d’attractivité : nous n’attirons pas des gens de l’extérieur, d’où la nécessité de former massivement ici », ajoute-t-il.

Un lien avec le terrain

Un ensemble de constats que le président du Medef Somme et ses adhérents ont donc présenté à Etienne Stoskopf. « Nous sommes des acteurs de terrain, en prise directe avec le quotidien, nous pouvons apporter des éléments concrets au préfet. Notre expérience fait que nous savons si un dispositif a du sens ou pas » explique Stéphan de Butler.

Des données qui sont ensuite remontées au niveau de l’État et qui contribuent à dresser un état général du pays. « Nous souhaitons une réelle coopération entre l’économie et le politique. Les entreprises avancent, malgré les difficultés. Mais travailler en bonne intelligence avec l’État permettrait sans doute de fluidifier les choses, d’être plus efficace. C’est pour cela que le dialogue avec le préfet est important », note le président du Medef Somme.