Le mastodonte régional du café innove pour produire plus

Dans la région, on ne le présente plus tant il fait partie du paysage régional. Cafés Méo, avec deux sites de torréfaction dans la métropole lilloise, fait figure de premier torréfacteur à capitaux français avec 35 000 tonnes annuelles. À l’aube de ses 90 ans (l’an prochain), le groupe vient d’innover dans une ligne de production de capsules ultra moderne.

Gérard Méauxsoone et Dominique Ruyant, à la tête de Méo-
Gérard Méauxsoone et Dominique Ruyant, à la tête de Méo-

C’est l’histoire d’une passion et d’un amour du goût qui a fait naître ce groupe familial au savoir-faire reconnu. Jules et Emile Meauxsoone, deux frères originaires de Belgique, ouvrent leur première épicerie fine à Lille en 1928. Forts de leur réputation de maîtres torréfacteurs, ils sont parmi les premiers à obtenir plusieurs licences d’importation directe de cafés. La marque sera créée en 1945 et entre dans le monde de la grande distribution dès les années 1970. En 2001, l’usine se met à la fabrication de dosettes souples, un marché alors en pleine croissance. Le tournant de l’entreprise s’opère en 2012 par la fusion avec l’entreprise familiale Fichaux industries, spécialisée dans la fabrication de marques de distributeurs et créateurs de la marque Carte Noire. Une union déjà existante depuis 2009, scellée par cette mise en commun du capital, donnant naissance au groupe Méo-Fichaux qui devient le premier torréfacteur indépendant. «Une vieille dame de 200 ans d’expérience», rappelle Gérard Meauxsoone, codirecteur du groupe avec Dominique Ruyant. 150 millions d’euros de chiffre d’affaires, 235 salariés, deux sites de production – Lille et La Madeleine –, 35 000 tonnes de café produites par an… le groupe représente 14% des parts du marché mondial, affiche une progression à deux chiffres depuis trois ans et une croissance de + 15% en 2017.

1 000 capsules par minute. Café en grain, moulu, dosettes souples, capsules… le marché du café s’est largement diversifié depuis des dizaines d’années, demandant aux industries d’adapter leurs outils de production. Depuis 2013, Cafés Méo s’est lancé sur le marché des capsules compatibles Nespresso® qui affiche une croissance à deux chiffres. En 2016, le groupe a donc investi dans une nouvelle ligne de production qui atteint un millier de capsules par minute. «Elle traite 650 kg de café par heure et produit 190 millions de capsules par an», détaille Bertrand Blondel, responsable du développement des process industriels et des nouveaux produits. Destinée aux marques de distributeurs – 80% de la production – mais aussi à sa propre marque, cette ligne représente un investissement de 8 millions d’euros. Cafés Méo propose plus de dix références sur sa marque propre : Lungo, Délicatesse, Déca Bio, Harmonie… Une liste vouée à s’allonger dès l’an prochain avec de nouvelles références pour les 90 ans du groupe.

Et à l’international ? Reste pour Méo-Fichaux à accentuer le développement à l’export comme l’explique Gérard Meauxsoone : «Nous réalisons moins de 10% de notre chiffre d’affaires à l’international, même si nous travaillons en marques de distributeurs à l’étranger, notamment Colruyt en Belgique. Chacun a ses propres marques sur son territoire ; dans notre métier les marques sont nationales.» Méo-Fichaux réalise moins de 10% de son chiffre d’affaires à l’international. Élargissement des gammes, recrutements chaque année, innovations industrielles, le groupe régional préfère se concentrer sur son ancrage national, marché qui fait sens pour une entreprise profondément familiale.

ENCADRE

À retenir sur le café…

• La caféine est un principe actif qui se développe au contact de l’eau, autrement dit un café filtre sera plus caféiné qu’un espresso car l’infusion est moins rapide.

• Un arabica contient deux fois moins de caféine qu’un robusta. L’arabica est originaire de l’Afrique de l’est : de l’Ethiopie, du Soudan et du Kenya. Le robusta est originaire de l’Afrique tropicale centrale et occidentale.

• Le café est la deuxième marchandise la plus échangée dans le monde derrière le pétrole.

• Le café le plus cher du monde s’appelle le «kopi luwak». Il est récolté principalement sur l’archipel indonésien, directement dans les excréments d’une civette – un animal qui se nourrit notamment les baies de café – du fait d’une digestion quasi absente.

D.R.
La nouvelle ligne de production complète les deux autres de 240 et 480 capsules par minute.

D.R.
La torréfaction grille les grains à une température de 210° à 230° en 15 minutes.

D.R.

Gérard Méauxsoone et Dominique Ruyant, à la tête de Méo-Fichaux.