Le luxe en Picardie : un savoir-faire diversifié

La France conserve son titre de maître incontesté du luxe. Ce marché ne s’est jamais aussi bien porté qu’aujourd’hui et semble ne pas connaître la crise, allant même jusqu’à s’imposer brillamment à l’export. En Picardie, les maisons locales, de la maroquinerie en passant par la production de champagne, contribuent à cette réussite nationale en alliant savoir-faire, tradition et sophistication.

Les parfums et cosmétiques représentent le premier secteur d’exportation de la Picardie.
Les parfums et cosmétiques représentent le premier secteur d’exportation de la Picardie.
Les parfums et cosmétiques représentent le premier secteur d’exportation de la Picardie.

Les parfums et cosmétiques représentent le premier secteur d’exportation de la Picardie.

Dans un conjoncture économique difficile, le marché du luxe reste l’un des rares secteurs épargnés par la crise. Il est même en plein essor, si l’on en croit une étude du cabinet de conseil en stratégie et management en entreprise Bain&Compagny. Selon lui, le marché du luxe dans le monde, encore fortement dominé par les pays européens, devrait être en 2025 cinq fois supérieur à son état en 1995. Le chiffre d’affaires devrait ainsi dépasser le seuil des 250 milliards d’euros en 2015. Dans ce contexte déjà favorable, c’est la France qui tire son épingle du jeu. Les entreprises françaises génèrent en effet à elles seules un quart du chiffre d’affaires mondial (212 milliards d’euros en 2012), faisant d’elles les leaders du marché dans tous les départements de luxe (maroquinerie, joaillerie, vins et spiritueux, etc). Les autres pays ont eux une offre plus spécialisée, à l’exemple de l’Allemagne avec l’automobile et la Suisse avec la joaillerie. Traditionnellement, les industries françaises exportaient vers les États-Unis, le Japon et l’Europe. Or, suite aux différentes mutations économiques des dernières années, il y a une demande de plus en plus importante de la part des pays émergents, due à l’accroissement du pouvoir d’achat et à la montée en puissance des classes moyennes supérieures. Selon une étude réalisée par la direction des douanes et droits indirects et par la direction générale du Trésor, la France exportait ainsi ses produits de luxe en 2011, à 70% vers les pays développés et à 20% vers les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Les produits de l’industrie agroalimentaire (IAA), principalement les vins et spiritueux, pèsent très lourd dans ces exportations (53%), suivis par la maroquinerie et l’habillement (15%), la joaillerie et l’horlogerie (14%) et le parfum et les cosmétiques (13%). En Picardie, le savoir-faire dans le secteur du luxe de plusieurs maisons n’est plus à faire, à l’exemple de l’atelier Benoît Toscan à Querrieu dans la Somme qui fabrique des tissus pour la décoration ou encore les robinetteries de luxe de la PME THG basée à Béthencourt-sur- Mer. Avec plus de 50 ans d’expérience, la PME réalise aujourd’hui 80% du chiffre d’affaires à l’export dans plus de 30 pays. L’entreprise affiche de belles références : le Bellagio à Las Vegas, le Georges V à Paris, l’Alantis à Dubai, etc.

S’adapter à la clientèle
D’autres entreprises, plus récentes, ont déjà su se faire une place sur le très convoité marché du luxe. C’est le cas de Marbella Paris fondée en 2005 par Adeline Moniez. Le concept ? Des bijoux de peau repositionnables, assemblés à la main dans l’atelier de Sailly-Laurette (Somme) et n’utilisant que des matériaux nobles : la dentelle de Calais, les cristaux Swaroski, etc. Aujourd’hui l’entreprise travaille avec les plus grands noms de la haute-couture et a signé avec Sephora un contrat lui permettant de distribuer dans 900 magasins du réseau un patch eye-liner autocollant. Un succès donc pour toutes ces entreprises qui ont fait le choix du luxe. Les marques vont devoir néanmoins innover pour conserver cette embellie et faire face à la concurrence. En effet plusieurs défis seront à relever dans l’avenir. Les industries françaises du luxe devront ainsi adapter leurs produits à une nouvelle clientèle, souvent plus jeune, à la culture différente et nouvellement riche des BRICS. Enfin, elles devront lutter contre la contrefaçon, aujourd’hui en forte expansion.