Le Jardin des songes à Amiens : un nouveau Jardin de la paix bientôt à la Citadelle

Vendredi 10 novembre, avait lieu à l'hôtel de ville d'Amiens, la présentation du projet lauréat du futur Jardin de la paix australien à Amiens en présence de Brigitte Fouré, maire d'Amiens, d'Alain Gest, président d'Amiens Métropole, de Gilbert Fillinger, directeur de l'association arts & jardins | Hauts-de-France et de trois des membres de l'équipe franco-australienne lauréate de l'appel à projets, Pascale Dalix, architecte, Kevin Michels, paysagiste concepteur et Anton James, architecte paysagiste. 

Créée en 2017, l’association Art & Jardins I Hauts-de-France s’est engagée dans une dynamique unique au cœur de l’espace public à partir de la thématique du jardin, authentique marqueur du vivre ensemble. Après avoir repris le Festival international de jardins Hortillonnages Amiens, elle a étendu son activité sur l’ensemble du territoire des Hauts-de-France, du Grand Est et de la Belgique et a ainsi créé le circuit des Jardins de la Paix. 

Aujourd'hui, ce sont 27 Jardins de la paix qui forment un parcours paysager unique en Europe auquel s'ajoutera, en 2024 le Jardin de la paix en hommage aux troupes australiennes ayant résisté et évité la prise d’Amiens pendant la Première Guerre. Ce dernier est cofinancé par la ville d'Amiens, la Région Hauts-de-France, le Département de la Somme et la Caisse des dépôts. 

« Ce projet des Jardins de la paix a permis d’implanter, grâce au soutien de la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale, une quinzaine de jardins pérennes en 2018 et 2019 sur le thème de la paix dans la région des Hauts-de-France et en Belgique. Créés par des paysagistes des pays dont les forces militaires ont combattu dans la région, ces jardins artistiques sont groupés en pôles de plusieurs jardins, situés chacun dans ou à proximité de lieux de mémoire de la Grande Guerre et des itinéraires du tourisme de mémoire. Ce nouveau circuit mémoriel témoigne du nombre et de la diversité des pays engagés dans ce conflit », rappelle Gilbert Fillinger.

Le jardin, un marqueur du vivre ensemble

Le Jardin des songes s’implante dans un lieu chargé d’histoire, au pied des remparts, dernier lieu de résistance à l’entrée des Allemands dans Amiens pendant la Seconde Guerre mondiale. « Il est donc honorable et symbolique d’aménager en son centre un jardin qui rend hommage aux troupes australiennes ayant résisté et évité la prise d’Amiens pendant la Première Guerre. Le jardin des songes est imaginé comme une dernière pensée, un voyage d’esprit, moment où se mêle la confusion d’un rêve à la réalité. Celle de la projection d’un ailleurs dans le chaos des combats qu’un soldat australien pourrait imaginer. Paysage rêvé de ceux qui ne reverront pas leur terre, en sacrifice pour la paix. Aménagé au cœur de la cour, comme un mirage, les visiteurs découvrent un grand jardin aux couleurs chaudes s’animant au gré des rayons du soleil. En s’approchant, un parcours informel se dessine dans les mouvements de sols et invite à découvrir subtilement la suite du jardin. Les cheminements sont constitués de briques concassées et de sable ocre qui rappellent conjointement les terres rouges du bush australien et les remparts de la citadelle », détaillent les architectes. 

Créée en 2017, l’association Art & Jardins I Hauts-de-France s’est engagée dans une dynamique unique au cœur de l’espace public à partir de la thématique du jardin, comme un marqueur du vivre ensemble. « La réalisation de ces projets est sous-tendue par différents axes qui répondent aujourd’hui à des nécessités. Ils permettent de transformer un projet culturel en projet sociétal et social qui questionne les enjeux de demain, et principalement celui du changement climatique et de la paix, reprend Gilbert Fillinger. Véritable catalyseur et révélateurs de talents, Art & Jardins I Hauts-de-France agit pour s’affirmer comme une structure de production et soutenir la création paysagère, architecturale et plastique, mais aussi questionner les sites naturels pour valoriser et préserver l’héritage patrimonial et culturel, favoriser l’insertion professionnelle, participer à l’économie sociale et solidaire, et rencontrer de nouveaux publics en développant l’attractivité touristique du territoire. »