Le Groupe Interaction, classé 2e, part à la conquête du marché de la e-santé

L’éditeur d’applications interactives rouennais, dont la croissance sur cinq ans a atteint 661%, s’apprête à lever des fonds en vue de consolider ses investissements R&D et se développer à l’international.

 

 La «médaille d’argent» arrive à point nommé. Pour le Groupe Interaction, ce 2e prix au palmarès Technology Fast 50 Nord pourrait faire effet de levier. «C’est d’abord une reconnaissance et une grande fierté, se satisfait Jérôme Leleu, le dirigeant du Groupe Interaction. C’est la preuve que des PME comme la nôtre peuvent faire des efforts de croissance en lançant de nouvelles activités. Ce bon classement nous met en lumière et nous donne un élan de motivation important. Nous préparons une levée de fonds et il est évident que ce prix va compter pour nos différents partenaires.» La PME d’une trentaine de salariés, implantée à Rouen, Paris et Bordeaux, envisage en effet de lever entre 3 et 5 millions d’euros dès début 2015. L’objectif : conforter la R&D, laquelle a été portée de 14% à 18% du chiffre d’affaires en un an. Mais le Groupe Interaction veut surtout passer à la deuxième étape de son développement : gagner des parts de marché à l’international sur le marché de la e-santé.

Dès 2008, le Groupe Interaction s’est orienté vers la e-santé, ensemble des technologies numériques appliquées au domaine médical, avec la création de l’entité Interaction Healthcare. Dernier serious game lancé cette rentrée, Théo et les Psorianautes, développé pour l’association France psoriasis. «Le but est d’aider les enfants entre 6 et 11 ans à mieux connaître cette pathologie qu’est le psoriasis, l’expliquer à leurs parents, aux parents des autres enfants et aux instituteurs.» Dans ce domaine de la e-santé, le Groupe Interaction ne développe pas que des serious games mais fait aussi de la simulation numérique. Cette dernière consiste en l’édition d’outils numériques (logiciels notamment) destinés à la formation des professionnels de la santé. «Le CHU d’Angers travaille avec nous sur un projet de formation de ses professionnels de la santé dans le domaine de la pédiatrie au niveau de son centre de simulation numérique. Nos outils sont aussi utilisés dans les formations continues par divers organismes de formation. Dans ce cas, les médecins sont réunis sur des thématiques particulières. Par exemple, il  y a eu une simulation numérique sur la prise en charge du cancer de la prostate. Aujourd’hui, 12 000 professionnels de la santé ont été formés grâce à nos solutions dans le monde entier.» L’activité e-santé est si porteuse qu’elle a pris de vitesse le multimédia et l’édition de serious games ludiques. Elle représente à elle seule 70% du chiffre d’affaires. «Aujourd’hui, la e-santé est notre vaisseau amiral», dit Jérôme Leleu.   

Un cabinet américain estime à environ 600 millions d’euros le marché de la simulation numérique en santé dans le monde. Le n°2 au Fast 50 régional a bien l’intention de capter 5% de ce marché. L’an dernier, la PME rouennaise s’est installée à Montréal. «Nous n’allons pas forcément créer des entités dans le monde, mais nous allons développer une politique d’intégrateurs spécialisés en santé dans plusieurs zones (Asie, Amérique du Sud). Nous allons proposer aux acteurs qui n’ont pas investi dans la R&D comme nous d’utiliser nos technologies.»

 

Encadré :

GB & Smith, lauréate du 3e prix au Fast 50 Nord

 

Première en 2013, troisième en 2014. GB & Smith perd deux places mais reste dans le top 3 des champions de la croissance avec une progression de 555% de son activité sur cinq ans. «C’est extraordinairement enthousiasmant, se félicite-t-on chez l’éditeur de logiciels de la rue Nationale à Lille. C’est la preuve de la qualité de nos produits, de l’excellence de nos équipes. C’est la preuve aussi qu’il y a un terreau entrepreneurial fort en Nord-Pas-de-Calais avec la possibilité de profiter de toute l’infrastructure de croissance qualitative mise en place pour aider et porter les pépites dans le domaine du logiciel.»  GB & Smith s’apprête à lancer «au niveau mondial» la Suite 365, gamme de logiciels de l’administration intelligente. Une solution qui permet «à terme d’adresser toutes les problématiques d’administration des logiciels de type IBM, Microsoft, etc.». La Suite 365 est une évolution de la gamme 360 qui servait à l’administration des outils d’informatique décisionnelle de l’éditeur allemand SAP. C’est cette précédente gamme 360 que l’Etat a choisie pour équiper les systèmes d’information des ministères, de certaines administrations et entreprises publiques au terme d’un accord-cadre signé cet été entre GB & Smith et le SAE (service d’achat de l’Etat).