Le grand retour du sport dans les entreprises lorraines
C’est bien connu. Les bonnes résolutions se prennent en début d’année. Comme celles de se remettre au sport. Désormais, les chefs d’entreprise peuvent aider les salariés à rester en forme, ce qui ne manquera pas d’avoir un effet bénéfique sur le bien-être et la qualité de vie au travail. Que dit la loi ? Quelles sont les facilités données à l’employeur ? Éléments de réponse.
Le thème de la qualité de vie au travail (QVT) est une notion dont les cartes ont été rebattues avec la crise sanitaire et la progression du télétravail. Beaucoup d’employeurs en Lorraine sont ainsi amenés à repenser leur stratégie QVT afin de mieux (ré)accueillir leurs salariés de retour de très (trop ?) longues semaines de travail à distance. Également, dans les secteurs en tension de main-d’œuvre, la QVT peut s’avérer un argument pour attirer les talents. C’est ici qu’intervient le sport en entreprise. Un sujet pas vraiment nouveau, mais pas forcément au premier plan jusqu’alors des stratégies managériales. Cela, c’était avant. Avant la Covid. Cette période inédite et introspective pour nombre d’entre nous a conduit à cette prise de conscience des effets bénéfiques du sport sur la santé. Dans son article 18, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021 prévoyait l’exclusion des avantages relatifs à la pratique du sport en entreprise de l’assiette des cotisations sociales. Depuis le décret n° 2021-680 du 28 mai dernier, paru au Journal Officiel du 30 mai, les choses sont clarifiées. Dans le but d’encourager, de promouvoir le sport sur le lieu de travail, sont ainsi exonérés - sous conditions - la fourniture par l’employeur d’équipements à usage collectif pour la pratique d’activités physiques et sportives, ou encore le financement de telles activités. Est concernée par l’exonération de cotisations sociales la mise à disposition d’équipements à usage collectif (salle de sport appartenant ou louée par l’entreprise, vestiaires, douches, matériel sportif).
Une recette gagnante pour le management
Autrement dit, l’employeur peut investir dans des machines de musculation, des home trainer, à hauteur de 3 000 €, et être exonéré en totalité de cotisations sociales. D’autre part, est aussi exclu de l’assiette des cotisations, le financement de prestations d’activités physiques et sportives comme les cours collectifs ou les événements ou compétitions de nature sportive, dans une limite annuelle égale à 5 % de la valeur mensuelle du plafond de la Sécurité sociale (soit 171,40 € en 2022) multiplié par l’effectif de l’entreprise. Dans l’absolu, l’employeur peut proposer des abonnements à des salles de sport, des tarifs préférentiels pour des cours collectifs dans des salles ou en ligne, ou encore la participation à des compétitions comme des courses ou des matchs interentreprises. Créer et faire entraîner une équipe de salariés au basket, à l’athlétisme, à l’escalade, c’est possible. Concrètement, une entreprise employant dix salariés et finançant des prestations sportives sera exonérée à la hauteur de 1 714 €. Cette loi se veut flexible et adaptable aux besoins de l’entreprise, ouvrant un large choix d’activités. En somme, un service presque individualisé et personnalisé. Pour bénéficier de cette exonération, l’employeur doit proposer ces prestations à tous les collaborateurs de l’entreprise, quelles que soient la nature et la durée de leur contrat de travail. Les équipements dédiés à la pratique sportive doivent être accessibles à chacun. Les salariés seront informés des conditions d’organisation (présentation des cours proposés, lieux, horaires). On mesure ici tout l’intérêt : favoriser la cohésion, générer du lien entre collègues, entretenir une bonne hygiène de vie, dominer le stress. Pour le chef d’entreprise, la plus-value est réelle : diminution du taux d’absentéisme et du turn-over, facilitation de la productivité. C’est enfin, un facteur fort quant à la marque employeur. Particulièrement dans l’embauche et la fidélisation des jeunes collaborateurs. Les Millennials en sont friands. Cette génération Y représente la relève du salariat et plébiscite le bien-être en entreprise. La balle est dans son camp.