Le Grand Arras : un territoire d’accueil des entreprises de logistique
Le territoire du Grand Arras (communauté urbaine d’Arras) accueille régulièrement de nouvelles entreprises sur ses différents parcs d’activités, notamment dans les secteurs du transport-logistique. Rencontre avec Nathalie Gheerbrant, vice-présidente développement économique, emploi, formation et insertion, et Patrice Joosep, directeur général adjoint de la CUA en charge du pôle économique.
La Gazette : En quoi cette attractivité, qui semble naturelle ?
Nathalie Gheerbrant et Patrice Joosep : A la base, il y a une volonté politique constante et de long terme de donner la priorité au développement économique, à l’emploi et à la formation. Les autres priorités, très complémentaires, sont la mobilité et le logement, et une vision transversale de développement durable.
Nous avons ainsi constitué une offre de services solide avec toute une palette d’atouts attractifs : un foncier disponible et bien aménagé, une excellente accessibilité de nos parcs d’activités, une qualité de vie reconnue, de nombreux événements (on pense au Main Square, l’Arras Film Festival, le marché de Noël...), un parcours de golf très prisé, des équipements sportifs, des établissements de formation de bon niveau (deux écoles d’ingénieurs et une université), le très haut débit, une réelle réactivité des différents partenaires et une action en équipe avec les services de l’État.
Pour compléter, Arras est situé idéalement au croisement des principaux axes économiques nord-européens. Par ailleurs, le canal Seine-Nord Europe nous permettra de nous ouvrir plus amplement au transport fluvial et complètera encore nos atouts.
Par ailleurs, un guide d’accueil pour les entreprises qui s’implantent présente la CUA et donne de nombreuses informations sur différents thèmes intéressant leurs salariés présents et futurs habitants du territoire.
Quelle est la situation du foncier sur l’Arrageois ?
C’est un facteur clé fort de l’attractivité du territoire, nous y travaillons en permanence.
L’offre est large et surtout multiple, ce qui en fait sa force. Nous renouvelons actuellement notre offre car ces trois dernières années ont vu un grand nombre d’implantations se réaliser, notamment en industrie. Il faut donc reconstituer en permanence le panel de parcelles disponibles. Le premier parc concerné est la ZI Est, avec une extension prévue de 40 hectares.
Par ailleurs, nous disposons de tout un panel complémentaire de parcs d’activités pour répondre aux besoins de l’artisanat ou pour les grandes implantations.
Quelles sont les nouvelles entreprises du territoire ?
Une cinquantaine de nouvelles entreprises ou de développements significatifs. On pense bien sûr au méga investissement du LFB (Laboratoire français de fractionnement), usine de médicaments pour 550 M€ ; au français Cerelia, leader européen des fonds de pizzas et de tartes, qui construit une usine, un centre de recherche et développement, son siège social et une plateforme logistique pour 50 M€, 300 emplois ; à la Maroquinerie Thomas, déjà 100 emplois créés ; au parfumeur BPS qui a ouvert en 2020 et emploie déjà 140 personnes sur site. On peut observer que certains sites industriels intègrent leur propre plateforme logistique, tel que Cerelia avec 50 emplois associés.
Plus particulièrement dans le domaine de la logistique-transport ?
Nous souhaitons un territoire équilibré en termes d’activités. Ainsi, la logistique, qui compte entre 25% et 30 % des implantions, est une vraie filière. Si on n’a pas une logistique forte, on n’a pas d’industries, activité historique qui nous est chère.
De nombreux chantiers viennent de se finaliser ou sont en cours de démarrage. Ainsi, à Actiparc, le groupe Advitam a pris livraison, fin 2020, d’un entrepôt de 33 000 m² pour sa filiale Vertdis. Orchestra a fait d’Arras son unique centre logistique de 125 000 m². Le groupe néerlandais Kloesterboer vient d’achever la première phase d’un investissement de plus de 40 M€ sur 10 000 m² avec une prochaine tranche prévue de 20 M€. Promotrans, organisme de formation spécialisé dans les métiers du transport de la logistique, vient de poser sa première pierre.
Dans la ZI Arras-Est, Scapartois (Société coopérative approvisionnement de l'Artois) vient de réaliser une extension de 80 M€ sur ses trois dernières années.
Cette période de crise sanitaire a-t-elle eu un impact sur le développement des implantations ?
À part quelques retards sur quelques chantiers, les implantations et extensions se poursuivent normalement. Ainsi, le belge Vandemoortele (panification) a investi 11 M€ en process, Porketto construit sa nouvelle usine (porcelets) pour 18 M€, PHD Agro va livrer une unité de production de raviolis, etc.
Les créations d’emplois s’enchaînent. En moyenne, la CUA présente un solde net de création d’emploi de l’ordre de 1 000 par an. Actuellement, ce sont plus de 800 M€ d’investissements privés qui sont réalisés sur les parcs d’activités du territoire. La crise sanitaire n’a quasiment pas eu d’impact sur cette dynamique.
Les grandes zones d’activité logistique
. Actiparc : 280 ha à proximité de l’entrée de l’A1 sur les communes d’Athies, Bailleul-Sire-Berthoult, Gavrelle, Saint-Laurent-Blangy.
- 40 entreprises en activité (20 dans le transport-logistique), 7 chantiers en cours.
- Environ 2 160 emplois et 925 M€ d’investissements privés réalisés ou en cours (depuis la création de la zone).
- 345 000 m2 de bâtiments en service et 46 500 m2 en construction.
. Artoipole : 170 ha sur les communes de Feuchy, Monchy-le-Preux et Wancourt.
- 63 entreprises (1/3 en transport-logistique).
- Environ 2 980 emplois et 1 710 M€ d’investissements réalisés ou en cours (depuis la création de la zone).
- 217 000 m2
de bâtiments en service.