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Le dynamisme de l'apprentissage mosellan dans le contexte d'un déficit national record
L’apprentissage n’a jamais connu un tel engouement dans notre pays, avec plus de 670 000 contrats cette année. La Moselle se situe dans cette mouvance avec plus de 2 000 apprentis. Les aides mises en place pour doper l’alternance en juillet 2020 ont été prolongées jusqu’en juin 2022. Sur ce volet, le quoi qu’il en coûte est efficace… même si le déficit pour cette branche sera colossal…
Près de 675 000 jeunes ont signé un contrat d’apprentissage en 2021 dans le secteur privé. Ce sont 163 000 de plus que l’an passé, déjà marquée par une augmentation forte en la matière. La réforme de 2018, les primes à l’embauche, et, il faut le dire, une évolution des mentalités, expliquent ce changement de paradigme. On le rappellera : la réforme de 2018, dite réforme Pénicaud, avait passé la main de l’apprentissage aux partenaires sociaux, sous le contrôle de l’État. Et il y a donc ce changement sociétal. Durant de trop nombreuses années, la petite musique hexagonale, c’était «l’apprentissage, voie de garage». Cela c’était avant.
L'ingénierie en flèche
Après une hausse de 16 %, le recrutement d’apprentis avait bondi de 42 % en 2020, atteignant 525 600 contrats. Avant donc, ce record historique de 2021. La Moselle est au diapason. Pour 2019-2020, le département comptait 1 790 apprentis. Chiffre qui sera largement dépassé dans quelques semaines, à l’heure des comptes consolidés. Ce sont traditionnellement les métiers de la boulangerie-pâtisserie et de la coiffure qui attirent le plus grand nombre d’apprentis. Il sera intéressant de mesurer les retombées des importantes campagnes de BTP vers les jeunes en la matière. Signe des temps ou tendance durable ? Le nombre d’alternants dans l’enseignement supérieur bat des records : 323 300 en 2021. Soit + 58,6 % par rapport à 2020. Désormais, plus d’un apprenti sur trois prépare un diplôme de niveau au moins égal à bac +2. Le BTS est ici plébiscité. Au niveau bac +5, près de 50 000 étudiants préparent un titre d’ingénieur ou un master par la voie de l’apprentissage, laquelle retrouve de la vigueur dans le second degré professionnel, via un CAP, une mention complémentaire, un bac pro, un brevet des métiers d’arts.
Les aides reconduites, le déficit aussi...
En juillet 2020, une prime de 5 000 € pour le recrutement d’un alternant mineur et de 8 000 € pour un majeur avait été instaurée. Ces aides exceptionnelles, dans le cadre de la crise sanitaire, avaient fortement stimulé l’embauche d’alternants durant deux ans. Elles sont reconduites jusqu’au 30 juin 2022. Réunis le 25 novembre dernier, le conseil d’administration de France compétences, instance de régulation des fonds de la formation professionnelle et de l'apprentissage, administrée par l’État - qui en a le contrôle -, les partenaires sociaux et les régions, ont voté un budget 2022 de 7,9 Mds €. Le déficit de la branche alternance est estimée pour l’an prochain à 3,75 Mds €, contre 3,4 Mds € cette année. Ainsi, dans sa pyramide de dossiers, le prochain ministre du Travail devra financer la réforme de 2018. Cela, ça sera après les échéances électorales, présidentielles et législatives. Au mieux en 2023. Il faudra trouver l’adéquation entre la maîtrise des finances publiques et l’engouement pour l’apprentissage et la professionnalisation. Enfin, en 2022, les barèmes de prise en charge des frais de formation vont par ailleurs être revus.
3,75 Mds €
C’est le déficit estimé l’an prochain de la branche alternance en France.