Le Département prévoit d’investir 240 M€ sur les territoires

Dans une logique constante de maîtrise des dépenses depuis leur arrivée en 2015, Jean-René Lecerf, président du Département du Nord et son premier vice-président en charge des finances, Christian Poiret, poursuivent le maintien à l’équilibre des finances départementales sans freiner les investissements.

Le Département du Nord maîtrise la dette et prépare l'avenir.  
©Département du Nord.
Le Département du Nord maîtrise la dette et prépare l'avenir. ©Département du Nord.

C’était une des promesses à son arrivée à la tête du Département : ne pas augmenter l’impôt sur le foncier bâti, dans un Département qui affiche le taux le plus bas de la région Hauts-de-France, à 19,29% (soit 463,6 millions d’euros au budget primitif 2019), là où le Département de l’Oise affiche 21,54% ; le Pas-de-Calais, 22,26% ; la Somme, 25,54% et l’Aisne, 31,72%. «Trois points, imaginez ce que cela rapporterait… Mais cela pénaliserait les habitants et les entreprises», concède Jean-René Lecerf. Les recettes de fonctionnement du Département (2,7 milliards d’euros) ont augmenté de 3%, même si des incertitudes planent concernant la réforme de la fiscalité locale – attendue pour 2019, et qui pourrait modifier en profondeur les recettes et bouleverser les équilibres budgétaires. Concernant le fonds national de péréquation des droits de mutation à titre onéreux (DMTO) – cette taxe versée lors des ventes de biens, perçue par les Départements dont le potentiel financier par habitant est inférieur à la moyenne de l’ensemble des départements ou dont le revenu par habitant est inférieur au revenu moyen de l’ensemble des Départements –, Jean-René Lecerf ne cache pas sa colère : «Je suis très mécontent de l’arbitrage. On réclame la participation alors que certains Départements auraient pu faire face seuls aux 250 millions annuels demandés, et cela aurait donné de l’air à des Départements comme le nôtre.»

35 millions d’euros
en plus pour la solidarité

Le budget primitif 2019 prévoit 2,6 milliards d’euros en dépenses de fonctionnement, dont 35 millions supplémentaires pour la solidarité (prestation de compensation handicap, personnes âgées, mineurs non accompagnés…) et 27,6 millions supplémentaires dédiés au financement du RSA (sur un total de 634 M€ que coûte annuellement l’allocation), avec des fonds exceptionnels de l’Etat permettant de financer un demi-mois supplémentaire de RSA. «Pour les AIS (allocations individuelles de solidarité), la part de l’Etat est légèrement supérieure à celle du Département (496 M€ contre 468 M€), mais nous devons tout de même verser 1 milliard d’euros à l’Etat», détaille Christian Poiret premier vice-président en charge des finances. Un tiers du budget primitif est donc dédié aux allocations individuelles de solidarité (633,6 M€ pour le RSA, 110 M€ pour la PCH et 220,5 M€ pour l’APA). «Nous sommes médailles d’or sur la partie sociale et je n’en suis pas fier. Sur 101 Départements français, nous sommes celui qui dépense le plus. Nous devons remettre les personnes à l’emploi car il nous reste 300 M€ à charge. J’espère économiser entre 10 et 20 M€», ambitionne Jean-René Lecerf. Huit Maisons départementales de l’insertion et de l’emploi (MDIE) vont ainsi être créées, venant s’ajouter aux trois structures existantes de Lille, Roubaix et Douai. Le Département travaille également avec 600 entreprises du territoire pour aider au retour à l’emploi des allocataires, même si le président déplore non pas le manque d’offres, mais le manque de candidats motivés.

240 millions d’euros
investis sur le territoire

«Nous ne baissons pas en investissement, nous faisons en fonction de nos possibilités, tout en préservant l’avenir», explique Christian Poiret. Sur 240 M€ investis, 90 le sont sur fonds propres, le reste via l’emprunt (154 M€), avec d’importants moyens mis en œuvre sur l’aménagement du territoire (38 M€), les infrastructures réseaux (64 M€), le métro lillois (5,3 M€) ou encore la culture (4 M€). Et 21 M€ sont consacrés aux «grands projets», parmi lesquels le contournement nord de Valenciennes, les voiries, le contournement de Maubeuge ou la réhabilitation de l’A25 au niveau de Lestrem.

Le marché du Forum
attribué au groupe Duval

Le marché de partenariat portant sur la réalisation de l’opération de regroupement des services départementaux du Nord, sur le site du Forum – 1 400 collaborateurs réunis dans un bâtiment qui regroupera des bureaux et des logements –, a été attribué fin 2018 au groupe Duval, pour une durée de plus de deux ans et un montant annuel de 5,8 millions d’euros. Le groupement est composé de Duval développement, Caisse des dépôts et consignations, FIDEPPP2, Dalkia et Vinci construction France. Au programme de ce vaste chantier : déconstruction puis reconstruction de l’immeuble «Le Forum», transfert temporaire et définitif des services centraux sur le site, travaux d’amélioration de la visibilité et du fonctionnement de l’accueil de l’Hôtel du Département, travaux de requalification urbaine… Le projet a été conçu par les agences d’architecte Relief architecture et AvantPropos. Le marché prévoit qu’au moins 30% des coûts des travaux de construction et 8% de la phase d’entretien et de maintenance soient confiés à des PME et des artisans. Cette opération permettra au Département du Nord de réaliser des économies supérieures au montant annuel de 5,8 millions d’euros.