Le Crédit mutuel Nord Europe s'allie à d'autres fédérations
Le Crédit mutuel Nord Europe a décidé de se rapprocher de Crédit mutuel alliance fédérale, pour mieux anticiper les évolutions à venir dans le monde de la banque. Une alliance qui ne remet en cause ni la relation clientèle, ni la gouvernance territoriale.
Convergence mutualiste... Voilà l'étrange nom de l'opération qui s'accomplira le 1er janvier 2022 et qui actera l'adhésion de la Fédération du Crédit mutuel Nord Europe (regroupant les caisses locales de la banque dans les Hauts-de-France, la Marne et les Ardennes), à Crédit mutuel alliance fédérale. «Il faut être dans la banque depuis 25 ans et connaître les rouages de notre organisation mutualiste pour bien comprendre de quoi il s'agit», avoue, rieur, Éric Charpentier, directeur général du Crédit mutuel Nord Europe...
En réalité, cette adhésion concerne un changement d'échelle dans l'établissement porteur de l'agrément bancaire. Celui-ci ne se fera plus au niveau régional mais interrégional. Un changement technique qui ne change pas grand-chose au niveau opérationnel mais qui ouvre de nouveaux leviers stratégiques.
Économies d'échelle
«Notre objectif, c'est l'horizon 2030, explique Éric Charpentier. À cet horizon, nous sommes convaincus que le monde bancaire va bouger énormément.» Selon le dirigeant, la crise sanitaire et la crise économique associée vont accélérer les changements dans le secteur.
En particulier, les usages de la banque évoluent, avec des comportements nouveaux de la part de la clientèle qui attend toujours plus de digitalisation et de services dédiés. Surtout, les positionnements de la Banque centrale européenne amènent à repenser le fonctionnement des banques de détail. Dans sa politique des taux bas, dans ses projets de développement d'une cryptomonnaie, ou même dans l'augmentation des contrôles qu'elle opère vis-à-vis des établissements bancaires.
Face à cela, le Crédit mutuel Nord Europe préfère donc s'allier à d'autres fédérations du groupe, dont les méthodes de travail sont, évidemment, très proches des siennes. «On ne peut pas rester - faussement - tout seul», insiste Éric Charpentier.
Un moyen de réaliser des économies d'échelle, dans la proposition de nouveaux produits et dans son adaptation au marché et à la réglementation. «Ce sont des choses que nous aurions été obligé de faire nous-mêmes, mais avec des moyens beaucoup plus importants à constituer», poursuit le directeur général.
Peu d'impact direct sur les clients
Aucun départ de collaborateur ou reclassement n'est envisagé. «L'organisation très décentralisée que nous avons au Crédit mutuel permet cette approche», se félicite Éric Charpentier. L'utilisation d'outils informatiques communs aussi. Du point de vue des clients, cette évolution sera relativement transparente. «Cela ne change en rien notre façon de travailler», assure Éric Charpentier, et les interlocuteurs resteront les mêmes.
Simplement, le numéro de banque, lui, va changer, conduisant de fait à une modification des relevés d'identité bancaire. «L'accompagnement de nos clients a déjà commencé à travers une première campagne d'information, poursuit le directeur général, qui rappelle aussi que rien ne bougera de toute façon avant le 1er janvier 2022. À partir de cette date, nous avons un délai de quelques mois pour faire le nécessaire. D'autres fédérations sont passées par là. Les processus, on les connaît. L'informatique va gérer tout cela très bien. Nos moyens informatiques, conjugués à l’engagement de nos collaborateurs, feront que tout se passera très bien.» À plus long terme, en revanche, les clients devraient bénéficier de retombées indirectes à travers de nouveaux produits ou de nouveaux services.