Le Crédit du Nord résiste bien
Dans un contexte difficile, la bonne résistance des résultats 2012 du Groupe Crédit du Nord est la traduction d’une politique commerciale marquée par la progression de ses fonds de commerce et une relation client qualitative.
«Le Crédit du Nord n’est pas une banque de ‘stop and go’. On s’inscrit dans la durée, on essaie d’être cohérent, constant, ce qu’apprécie notre clientèle.» Pas de montée au ciel, ni de descente à la cave donc. Dans un environnement qualifié de «panne de croissance» qui se traduit, tant du côté des entreprises que des particuliers, par une grande prudence et un attentisme avant de se lancer dans des projets, «le Crédit du Nord s’inscrit dans la continuité, explique Philippe Aymerich, son directeur général, autour de deux priorités : continuer à protéger le patrimoine des particuliers, qui ont un fort besoin de conseil de leur banquier pour décrypter l’environnement, et continuer à financer les projets de nos clients. Nous n’avons pas modifié notre politique risque qui était très saine». Traduction dans les chiffres 2012 : des encours de crédit en hausse de 4% (+ 6,5% pour l’habitat et + 2,8% pour l’investissement) et des encours de dépôts en hausse de presque 5%, un PNB «flat» à 0,4% (1,9 Md€) du fait du niveau historiquement bas des taux d’intérêt, qui provoque une érosion sur les marges, et de la baisse de certaines commissions notamment boursières, des frais généraux maîtrisés, un coût du risque contenu et même en baisse de 3,1%, un résultat d’exploitation à 485,3 M€ et un bénéfice net p/g à 308,4 M€, respectivement en baisse de 4,2% et de 2%, mais en progression de 1,3% et de 3,8 % hors provisions PEL/CEL et juste valeur des passifs financiers. Au final, «des chiffres qui restent très satisfaisants dans un environnement dur», d’autant que le Crédit du Nord peut s’enorgueillir d’un taux de recommandation des deux tiers des nouveaux clients, «révélateur de son niveau de services». «Le début 2013 s’inscrit dans la continuité de 2012, tonique sur le plan de l’exploitation, mais avec des besoins assez limités et donc une production satisfaisante sans plus.»
Au niveau régional, 483 448 clients, 1 726 collaborateurs, 150 agences pour 4 508 M€ en dépôts et 5 971 M€ en crédits, «c’est à l’identique pour la région Nord-Pas-de-Calais, indique Philippe Merviel, directeur régional Nord Métropole, voire légèrement plus dégradé avec une même attitude très prudente des particuliers, avec des crédits à la consommation en évolution plutôt négative en production, des investissements timides au niveau des professionnels et des entreprises qui continuent d’investir, notamment les exportatrices qui ont des projets de besoin de financement». Avec deux éléments moteurs en ce début d’année : «les prêts immobiliers du fait de la demande de renégociation et d’une petite poussée des primo-accédants, et le marché financier avec une Bourse qui a l’air plus allante». Avec un encours clients qui pèse entre 12/15% pour les entreprises et 18/20% pour les particuliers du total, la région apparaît «essentielle» dans le dispositif Crédit du Nord, avec une part des services de siège qui «joue très favorablement pour Lille».