Le Crédit agricole se maintient au vert
La banque verte a présenté le 25 mai à l'exploratoire du Crédit agricole Nord de France, les dernières tendances agricoles et agroalimentaires. L'occasion de revenir sur la situation des agriculteurs, la montée du bio et les innovations en matière de circuit court.
«Nous avons 80% de parts de marché dans l’agriculture», énonce François Macé, directeur général du Crédit agricole Nord de France. Au total, la banque a accompagné 150 projets en 2017, un chiffre constant depuis trois ans. «85% de nos clients agriculteurs restent dans la sphère familiale», analyse Xavier Cadiou, directeur centre d’affaires agroalimentaire au Crédit agricole. Au sein des 15% restants, un tiers sont des créations d’exploitation. «Il y a également une féminisation de l’agriculture, qui constitue 20% des installations.» Par ailleurs, les agriculteurs ont de plus en plus tendance à se tourner vers la pluriactivité. «Il y a un attachement à la terre. Par souci économique, ils cherchent un travail dans une filière similaire ou ont une deuxième carrière.» Afin de pallier les pertes dues aux aléas climatiques et à la compétitivité des autres pays, François Macé insiste sur l’importance de sécuriser leurs revenus : «Aujourd’hui, un exploitant sur quatre est assuré.» En Nord – Pas-de-Calais, la banque possède cent conseillers en agriculture, cinq banquiers spécialisés en agroalimentaire et deux experts en méthanisation. «La méthanisation représente 30 millions d’euros d’encours de financement.» L’établissement accompagne 19 unités de méthanes dans le Nord – Pas-de-Calais. «Aujourd’hui nous sommes sur une méthode d’injection de gaz dans le réseau. Nous y avons investit 5 millions d’euros.»
De nouveaux enjeux
Afin de favoriser l’innovation, la banque a fondé un réseau d’incubateurs. Le Village by CA Nord de France compte 34 start-up. Parmi elles, A 2 pas d’ici, dirigée par Stéphane Darguesse, dont la mission est de valoriser et commercialiser les produits de producteurs locaux auprès de professionnels. Basée à EuraTechnologies, elle tente ainsi de répondre à la demande grandissante de produits sains et locaux. «La problématique est comprise par les restaurateurs, mais concrètement ce n’est pas facile de rapprocher l’agriculteur au professionnel de la restauration», indique Stéphane Darguesse. Autre fer de lance, le bio est de plus en plus plébiscité par les consommateurs. Il constitue seulement 1,2% des surfaces cultivées dans le Nord – Pas-de-Calais. «On accompagne 405 exploitations, soit 8 000 hectares en plus de 4 000 en conversion sur trois ans», souligne Olivier Cauuet, responsable financement agriculture au Crédit agricole. De même, le marché de la protéine végétale prend son envol. «Il y a un enjeu industriel d’ici quelques années, un master plan régional doit répondre à la problématique.»