Le Crédit Agricole participe à la réussite des projets agricoles

Picardie la Gazette : Vous financez des projets, mais surtout vous les accompagnez. Dans quelle mesure ?

Hervé Vandierendonck : Nous avons la connaissance historique du secteur agricole et nous assurons une présence dès la genèse des projets. Nous apportons de l’expertise et du conseil dans l’analyse du projet et la mise en place de son financement. Partenaire de l’agriculteur, nous sommes soucieux de garantir la pérennité des exploitations par des accompagnements financiers adaptés. Sur le territoire Somme, plus de 8 agriculteurs sur 10 sont clients du Crédit Agricole et cela confère une responsabilité dans l’accompagnement des exploitations en prenant en compte les tendances des différentes filières de production.  Tout comme notre siège social, notre direction du marché de l’agriculture est située à Amiens rue Saint Fuscien, avec un centre décisionnel sur le territoire de la Somme, au plus près des clients agriculteurs.

L'accompagnement des nouveaux projets d'installation est donc primordial...

Le renouvellement des générations pour le maintien des différentes filières de production est un vrai sujet. La pérennité des exploitations et de l'agriculture du territoire en dépendent. L'attractivité des métiers et les cursus de formation agricoles sont importants pour l'avenir. Par ailleurs, la filière élevage en production laitière, ancrée sur le territoire, est notamment impactée du fait du vieillissement des chefs d’exploitation. La formation et l’accompagnement des Organisations Professionnelles Agricoles, dont nous faisons partie, doivent préparer de futurs éleveurs. Nous coconstruisons en amont avec les futurs jeunes agriculteurs et éleveurs leurs projets d’installation. Nous réfléchissons avec eux sur leur modèle et leur durabilité. Nous portons le constat de jeunes agriculteurs responsables, engagés dans la qualité de leur production et sensibles aux solutions environnementales. Dans la Somme, il existe une efficacité économique et un savoir-faire indéniable, avec de réelles avancées techniques agricoles, permettant de penser l'avenir de l’agriculture. La transmission fait partie des enjeux que nous devons anticiper et accompagner.

L'agriculture de demain, c'est aussi la diversification des activités. Dans la Somme, la transition est-elle enclenchée ?

La diversification n'est pas un objectif mais doit s’intégrer dans un projet global qui apporte une valeur complémentaire à l’exploitation. Nous sommes présents aux côtés des porteurs de projets. Ils doivent s’entourer des conseils nécessaires pour évaluer l’ensemble des zones de risques pouvant impacter la pérennité globale de leur exploitation, qui est la principale garantie du banquier. Les diversifications sont multiples et souvent complémentaires aux activités existantes, tels que les investissements liés à la production d’énergie, comme le photovoltaïque et la méthanisation. A titre d’exemple, nous accompagnons aujourd'hui 89 méthaniseurs sur les trois départements de notre périmètre (la Somme, l'Oise et la Seine-et-Marne). Cela représente environ 1700 GWh par an, soit la consommation moyenne de chauffage gaz de 412 000 logements (selon source GRDF). Les agriculteurs sont actifs dans le domaine et deviennent énergéticiens. La caisse régionale impulse ces investissements à impacts.

Quels sont les enjeux d'avenir ?

La compétitivité des exploitations est un enjeu majeur pour demain. L’agriculture au sens large, intégrant l’amont et l’aval dans les filières de production, a développé des outils technologiques, de la data et de la robotisation. Sur le territoire, les évolutions technologiques sont considérables et aident l’agriculteur à porter des décisions mieux adaptées. L’agriculture du territoire est compétitive, elle prend en compte l'environnement et le climat pour être durable et résiliente, des enjeux que les agriculteurs de la Somme ont bien intégrés. Des investissements sont réalisés pour améliorer les techniques de production, mais aussi la gestion de l'eau. De nombreux agriculteurs sont dotés d'outils digitaux. Le numérique permet par exemple la traçabilité des données, donc une meilleure gestion. L'outillage, comme la robotisation, fait partie de l’évolution des pratiques et participe à un meilleur suivi et à une meilleure prise de décision. Il réduit aussi la pénibilité du travail et participe à l'attractivité des métiers. Avec les agriculteurs, nous préparons l'avenir de leurs exploitations mais aussi de leurs métiers car participer à la construction de l'avenir du monde agricole fait partie de notre ADN.

Impulsez-vous de nouvelles formes d'agriculture ?

Au Crédit Agricole, nous sommes le banquier de toutes les agricultures. Nous animons de nos conseils et financements les différents modèles. Nous participons à la construction de projets durables et efficaces économiquement. Dans la Somme, nous sommes en veille des nouvelles productions et apportons un suivi attentif à de nouvelles filières potentielles. Par nos accompagnements, nous participons aussi au développement de modèles qui se rapprochent du consommateur par une commercialisation directe (modèles circuit court). L'objectif de ces producteurs est de mieux valoriser leurs produits. Finalement, les trois piliers primordiaux pour construire les projets de l'agriculture de demain sont le renouvellement des générations, la compétitivité et la durabilité. Dans ces grands défis, nous sommes là pour coconstruire des projets de qualité avec les agriculteurs, en choisissant la voie la plus durable économiquement et écologiquement pour garantir la souveraineté alimentaire sur le territoire.