Le Conseil de développement Arras-Pays d’Artois

La nouvelle organisation des services régionaux de l’Etat en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie est maintenant connue. Après de nombreuses hésitations, l’Etat a acté la création de 13 régions qui vont élire leurs représentants les 6 et 13 décembre. Cette précipitation semble motivée par une volonté décentralisatrice louable et l’impérieuse nécessité de faire des économies d’échelle. Le Conseil de développement Arras-Pays d’Artois a souhaité s’exprimer.

Le Conseil de développement Arras-Pays d’Artois

 

Chaque membre du Comité de développement s’exprime librement sur les sujets traités lors des réunions plénières.

Chaque membre du Comité de développement s’exprime librement sur les sujets traités lors des réunions plénières.

Les Conseils de développement.

Nés de la loi d’orientation sur l’aménagement et le développement durable du territoire de 1999, chaque Pays doit s’appuyer sur une instance de concertation locale appelée Conseil de développement. Ces Conseils sont l’expression d’une démocratie participative organisée. Constituant une force de proposition auprès des élus disposant du pouvoir de décision, ils se veulent le lien privilégié entre la société civile et les décideurs politiques, en étant associés à l’élaboration de la charte de développement du Pays et à son suivi. Leur création obligatoire dans le cadre des démarches Pays traduit la volonté du législateur d’associer la société civile dans l’élaboration, la mise en place et l’évaluation des démarches de développement local.

Jean-Marie Prestaux est président du Comité de développement Arras- Pays d’Artois.

Jean-Marie Prestaux est président du Comité de développement Arras- Pays d’Artois.

Le Conseil de développement Arras-Pays d’Artois.

Constitué d’environ 80 membres bénévoles représentant la société civile et mutualisé entre la communauté urbaine d’Arras et l’Association du Pays d’Artois, le Conseil de développement Arras-Pays d’Artois engage ses travaux sur saisine de la Communauté urbaine ou du Pays d’Artois ou par auto-saisine. 

L’instance est présidée par Jean-Marie Prestaux, assisté par deux vice-présidents, Denis Cordonnier et Jeanine Richardson. Le Conseil se réunit en plénière chaque deux mois et aborde une diversité de sujets : formation des jeunes, mobilité, santé, enjeux du changement climatique, etc. Force de proposition et attaché à la construction collective par le débat, chaque membre est libre de s’exprimer sur les sujets abordés.

La diversité de la société civile est assurée au travers d’une douzaine de collèges (syndicats, santé, monde de l’entreprenariat, environnement, etc.), permettant ainsi d’apporter une expertise citoyenne sur le contenu des différentes politiques locales. La liberté d’expression est renforcée par l’absence d’élus des collectivités constitutives du Conseil de développement. Penser l’avenir du territoire et proposer des projets novateurs aux élus locaux, tels sont ses leitmotivs. Ainsi, parmi les actions engagées ces dernières années, la réalisation d’une enquête sur la santé (2010), la sensibilisation des habitants aux enjeux de la lutte contre le changement climatique (2012-2013) ou encore l’organisation de l’événement “Un métier à portée de main” (2013) ont été les plus mobilisatrices. De plus, il a dernièrement apporté sa contribution via la réalisation d’un cahier d’acteurs au débat public relatif au Réseau express Grand-Lille (REGL). 

L’expression du Conseil de développement.

La note des services de l’Etat du 1er août désigne Lille comme chef-lieu provisoire. “Ce n’est pas une surprise, mais cette désignation devrait s’accompagner d’une réduction des services de l’Etat, car maintenir l’essentiel de ceux-ci dans une ville durablement inaccessible ne rend pas service aux usagers.” L’Etat s’affirme garant de l’équité des territoires. “L’équité n’a apparemment pas la même définition pour tous, quand, en effet, on donne (logiquement) deux directions à Amiens et que l’on oublie Arras, préfecture d’un département représentant le quart de la population de cette nouvelle Région. De plus, équidistante de Lille et d’Amiens, Arras est de loin la plus accessible pour les habitants.” L’Etat est proche des citoyens. “Ecoutons les habitants qui ressentent et disent le contraire et risquent, hélas, de l’exprimer brutalement lors des élections des 6 et 13 décembre.” Le Conseil Arras-Pays d’Artois estime que puisque réforme il y a, il convient de la mener courageusement. “Ainsi, ne décentralisons pas l’Etat pour une nouvelle et aussi nuisible centralité régionale. L’efficacité des services de l’Etat n’est pas dans la concentration lilloise. Arras, qui héberge déjà la Chambre régionale des comptes, pourrait ainsi accueillir la Direction régionale des finances publiques. Quant à la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles), elle a toute sa place dans une ville aux 225 bâtiments inscrits, dont 2 au patrimoine mondial de l’Unesco, et ce, à 15 minutes du Louvre- Lens. En maintenant ainsi autant de services à Lille, on peut légitimement estimer que le projet de REGL, qui va être prochainement en débat à l’actuelle Région, est uniquement destiné à désengorger Lille et que, dans ce cas, le financement incombe dans son intégralité à la Métropole.” Pour le Conseil de développement Arras-Pays d’Artois, la société civile n’ayant pas été consultée sur cette nouvelle organisation des services régionaux de l’État souhaite maintenant être entendue.