Le confinement du troisième type
En avril ne te déconfine pas d’un fil, histoire d’espérer faire ce qu’il te plaît en mai (on peut toujours y croire...) ! Inévitable pour certains, scénario du pire pour d’autres, les annonces faites par Emmanuel Macron, le président de la République d’un confinement qui ne dit pas son nom mais qui dans la pratique s’y apparente, plombe tout simplement une grande majorité de l’écosystème entrepreneurial, sans parler du secteur du tourisme avec l’interdiction des déplacements interrégionaux et la fermeture d’une grande partie des commerces dits non essentiels.
La mise sous cloche des crèches et des écoles pendant trois semaines (et quatre pour les collèges et les lycées) va entraîner une nouvelle organisation (désorganisation) au sein de bon nombre de structures. La solution ? Le télétravail «doit être systématisé et j’appelle tous les travailleurs et tous les employeurs à y avoir recours chaque fois qu’ils le peuvent», comme l’a rappelé le président de la République. Petit problème, le télétravail est bien entré dans les mœurs au début de la pandémie il y a un an, mais aujourd’hui, il semble être de moins en moins utilisé. Les raisons de cette désaffection sont multiples mais force est de constater qu’il a aujourd’hui du plomb dans l’aile. Ce plomb, le gouvernement semble bien décidé à le faire entrer dans la tête des employeurs et employés encore réticents. D’après une récente enquête de la Direction générale du travail, une entreprise sur six n’a pas eu recours au télétravail ces derniers temps alors qu’elle était en mesure de le faire. Parmi les entreprises qui respectent déjà les règles, un peu plus de 30 % ont encore une marge de manœuvre pour aller encore plus loin dans sa réelle utilisation. La fermeture annoncée des écoles et des autres établissements scolaires va entraîner inévitablement le recours, contraint ou forcé, au télétravail pour les entreprises. Le revers de la médaille se fait également de plus en plus sentir. En Meurthe-et-Moselle, les organisations patronales et syndicales de salariés ont signé, avec l’État, une convention pour prévenir les risques psychosociaux engendrés par le télétravail. Bonne chose mais il ne faudrait pas se tromper d’ennemi...