Le Cesel remet les pendules à l’heure
Le Conseil économique, social et environnemental de Lorraine (Cesel) vient de faire paraître son tableau de bord de la situation conjoncturelle de la région à la fin avril. Une belle mise au point histoire d’endiguer certaines tendances promulguées et lever le voile sur la véritable situation de l’économie lorraine. Le redécollage, parfois annoncé, n’est pas encore à l’ordre du jour.
L’intérim repart à la hausse en Lorraine (avec une hausse annuelle de 12 % ! C’est le seul indicateur positif aujourd’hui dans la région. «En dehors de l’emploi intérimaire, les indicateurs d’activité économique disponibles pour le premier trimestre ne montrent pas de redécollage», constate le Conseil économique, social et environnemental de Lorraine (Cesel) dans la dernière livraison de son tableau de bord sur la situation économique et sociale de la région à la fin avril. «En mars, le niveau des carnets de commandes de l’industrie est resté stable, tout comme le taux d’utilisation des capacités de production.» Du côté du bâtiment : «le niveau des permis de construire et des débuts de chantier continue de baisser.» De quoi remettre un peu les pendules à l’heure au niveau des agents de la sphère économique réelle. On est bien loin des annonces de frémissements promulguées il y a encore quelques semaines au plus haut sommet de l’État.
Attention aux faux-semblants
Si la scène économico-politique apparaît émettre des signes de légère amélioration conjoncturelle, il n’en demeure pas moins que la prise de température de l’économie réelle est aux antipodes des pseudos bonnes nouvelles émises. Et même si le redémarrage productif s’accélère dans les mois à venir il ne sera pas près de se traduire par une reprise de l’emploi. «Le nombre de demandeurs d’emploi ne cesse d’augmenter en Lorraine. On dénombre désormais 189 690 inscrits en catégories A, B et C (dont 130 370 pour la catégorie A, sans aucune activité).» Tout cela malgré une hausse de l’emploi intérimaire et frontalier lié, notamment, à une relative bonne santé de nos voisins luxembourgeois et allemands. «L’emploi frontalier des Français a augmenté de + 3,6 % l’an passé. Il s’élève désormais à 83 811 postes. La hausse annuelle du nombre de frontaliers au Luxembourg est de 2,2 % pour les résidents de Belgique et de + 1,9 % pour ceux en provenance d’Allemagne.» Reste que l’on ne pourra réellement parler de reprise et d’une conjoncture positive et saine que si la santé des entreprises s’améliorent et s’additionnent à de la réelle création d’emplois pérennes et surtout non précaires.