Le CANF a "la capacité à résister et à se développer"

«Des résultats 2012 en baisse, mais des résultats satisfaisants» qu’expliquent un environnement défavorable et une conjoncture économique difficile, mais qui assoient le Crédit agricole Nord de France comme le premier financeur de la région dans la durée.

De gauche à droite, Frédéric Baraut, directeur général adjoint, François Macé, directeur général, Bernard Pacory, président, et Fabrice Payen, directeur financier.
De gauche à droite, Frédéric Baraut, directeur général adjoint, François Macé, directeur général, Bernard Pacory, président, et Fabrice Payen, directeur financier.
D.R.

De gauche à droite, Frédéric Baraut, directeur général adjoint, François Macé, directeur général, Bernard Pacory, président, et Fabrice Payen, directeur financier.

 

Les résultats du  premier établissement bancaire régional qu’est le Crédit agricole Nord de France sont toujours aussi attendus pour le reflet qu’ils traduisent du dynamisme de la caisse et de l’économie régionale. «Dans un environnement compliqué (et) une France presque entrée en récession, dans une région qui, malgré le dynamisme des entreprises, souffre d’un PIB plus faible que la moyenne nationale et d’un taux de chômage plus élevé, ce qui grève la croissance, le développement et la consommation, le Crédit agricole Nord de France tire très bien son épingle du jeu, même si ses résultats sont en retrait. Nous avons continué à prêter, à renforcer la solidité de la caisse (…) pour une ambition : satisfaire nos clients», a prévenu Bernard Pacory, président de l’établissement, en introduction de la présentation de ses résultats annuels.

 «Acteur incontournable». Premier élément de fierté du CANF pour 2012, sa contribution à l’économie régionale. «Nous avons injecté 2,8 Mds€ de nouveaux crédits dans l’économie, dont 50%, 1,39 Md€ dans l’habitat”, a indiqué François Macé qui explique cette baisse de 20% par rapport à 2011 par «l’atonie de l’économie, la baisse des revenus, le tassement du pouvoir d’achat». Pour autant, «notre dynamisme n’a pas fléchi en 2012, nous restons première banque des agriculteurs, des particuliers, des entreprises − un sur trois −, parmi les premières pour les collectivités territoriales avec 370 M€ injectés dans les projets, et les professionnels… Banquier de premier cercle des grandes entreprises − Bonduelle, Roquette, Kiloutou, Rabot-Dutilleul… −, acteur de la croissance et du développement, mais aussi sur la création d’entreprise avec un créateur sur cinq financé et un crédit pro sur quatre réalisé dans le cadre d’une pré-attribution, arrangeur unique de l’émission obligataire de 80 M€ de la région Nord-Pas-de-Calais». Soulignant surtout que «quand on finance le développement, on finance la dynamique, la croissance, des pans entiers de l’économie. C’est être acteur incontournable de l’intégralité de l’économie de notre territoire».

Dans le même temps, cet engagement régional a trouvé son pendant dans le développement commercial de la banque, avec notamment 46 000 nouveaux clients pour un solde net de 15 000 à 1 180 000. Leader, le CANF l’est encore sur les médias sociaux  avec 58 650 fans sur Facebook, en 5e position nationale des établissements bancaires et plus de 700 000 personnes atteintes par ses communications via ce média.

 Résultats financiers en ligne. «Fort naturellement», les résultats financiers du Crédit agricole Nord de France se sont trouvés empreints de l’activité et de l’environnement de la banque. Le montant des capitaux gérés a progressé de 2,9% à 42,7 Mds€ grâce à un encours de collecte en hausse globale («une belle performance») de 6,3% à 23,9 Mds€, dont 10 Mds€ d’épargne bancaire (+8,8%), et malgré un encours de crédit en baisse de 1,2% à 18,8 Mds€, principalement sous l’effet de la baisse des crédits syndiqués hors territoire (400 M€). Ces encours de crédit se sont répartis entre les particuliers pour 9,3 Mds€, les entreprises et coopératives pour 3,5 Mds€, les professionnels 2,2 Mds€, les collectivités publiques 1,9 Mds€ et l’agriculture 1,7 Mds€.

Véritable reflet de l’activité de l’établissement, son PNB (produit net bancaire) n’a progressé que de 0,8%  à 585,1 M€, soutenu par la bonne tenue de la marge d’intermédiation (+5,9% à 292,1 M€) qui a compensé les baisses constatées sur les commissions perçues. Hausse des charges, des impôts, renforcement de la couverture des risques de crédit − dont le RC Lens− (+30,3 M€ à 77,9 M€, dont 41 M€ concentrés sur des actifs en cours de cession)  amènent à un résultat net social en retrait de 47,7% à 90,1 M€, alors que le coefficient d’exploitation se maintient à 10 points de mieux que la moyenne du secteur, à 52,4% contre 51,1% en 2011.

En consolidé, le PNB s’affiche à 664,6 M€ et le résultat net à 38,5 M€ contre 194,8 M€ en 2011 (-80%). Ce résultat s’explique notamment par une revalorisation défavorable de passif en juste valeur de 80,2 M€ lié à l’amélioration du risque de crédit de Crédit agricole SA sur les marchés (alors que le versement de dividendes par CASA a contribué en 2011 à hauteur de 28 M€ au résultat du CANF) et par une contribution négative du pôle immobilier de 8,7 M€ (lire notre encadré).

 Une assise solide. Reflet de la solidité de la banque, à fin décembre 2012, ses capitaux propres parts du groupe atteignaient 3,075 Mds€, en croissance de 120,4 M€ pour  un ratio de solvabilité Bâle 2,5 de 21,12% en progression de 3,28 points, pour une exigence minimum de 8%. Ce ratio est l’un des plus élevés des banques françaises.  «Le Crédit agricole Nord de France est une banque très solide, en a déduit son directeur financier, Fabrice Payen, ce qui doit donner un gage de confiance à nos clients.»

Pour l’avenir, le Crédit agricole Nord de France n’entend pas se départir de sa spécificité mutualiste qui le différencie au travers notamment d’un lien marqué à son territoire avec 85% de son résultat qui y est réinvesti, d’une recherche d’une rentabilité durable, d’actions menées sur les plans ressources humaines, sociétaux, environnementaux et culturels. Depuis 2000, ce sont ainsi 1 000 recrutements qui ont été effectués, dont 150 en CDI et 47 personnes en situation de handicap en 2012. Après Arras, Boulogne et Lille, Valenciennes va accueillir cette année un point Passerelle dont la vocation est d’accompagner les particuliers en cas d’accident de la vie.

 Trois chantiers en 2013. Pour assurer son développement en 2013, le Crédit agricole Nord de France a entrepris de s’atteler à trois grands chantiers : le renforcement de la satisfaction client dans le cadre d’une démarche relation client 2.O., alors que l’établissement a déjà le meilleur indice de recommandation client ; la poursuite des investissements avec l’intégration les 16 et 17 novembre 2013 du système informatique NICE dans le cadre de l’uniformisation des systèmes des 39 caisses régionales, assortie d’un développement de la formation qui passera à 8,7% de la masse salariale ; et enfin le développement de l’attractivité de la marque avec de nouveaux modes de contact sur les réseaux sociaux.

«Nous allons ainsi renforcer notre proximité, notre ‘vivre sur le territoire’, a assuré Bernard Pacory, en continuant à concilier valeurs d’entreprise et enjeux économiques, en développant nos actions mutualistes et nos partenariats, avec l’ambition de valider lors du congrès de nos administrateurs du 11 juin 2013 le travail en cours sur le sociétariat de demain, pour passer le cap des 400 000 sociétaires en 2015.»

«Pour 2013, a ajouté François Macé, nous demeurerons le premier financeur régional, nous allons poursuivre la diversification et nos œuvres. Ce sera plus de 120 recrutements, une dizaine de millions dans le réseau d’agences, entre 15 et 16 M€ dans les nouvelles technologies… Notre assise financière nous permet de résister. Il y aura encore des chocs, l’année 2013 commence avec quelques soubresauts dans notre environnement économique régional. Nous sommes armés pour résister, pour accompagner la croissance, pour être utiles à l’économie et au développement du territoire du Nord-Pas-de-Calais.»  

 


Leader dans sa région

− 240 000 sociétaires

− 1 180 000 clients (22% de parts de marché commerciales, 13% en métropole lilloise)

− 1er offreur de services avec 270 agences et 800 automates bancaires, 27 centres d’affaires pour les professionnels de proximité

− 2 800 collaborateurs

− 4 pôles d’intervention :

• immobilier : sociétés Arcadim, Imm-Nord, MSI, Nord de France immobilier, 600 collaborateurs

• Belgique : en codéveloppement, 950 000 clients, 3 900 collaborateurs, 300 points de vente

• capital-investissement avec une division banque d’affaires

• multimédia (groupe La Voix du Nord, Wéo, RC Lens…)

 

Immobilier : un investissement dans la durée

Après – 5,2 M€ en 2011, le pôle immobilier du Crédit agricole Nord de France affiche pour 2012 une contribution négative aux comptes consolidés du groupe de 8,7 M€, dont 6,7 M€ expliqués par la dépréciation d’écart d’acquisition. De quoi susciter des inquiétudes vite aplanies.

«Quand nous avons investi dans le rachat de réseaux immobiliers, explique Bernard Pacory, nous l’avons fait sciemment, persuadés que le pôle immobilier fait partie d’un ensemble lié à notre développement. Nous continuons de le structurer autour de Nord de France immobilier qui regroupe les réseaux Arcadim, Nord-Immo et MSI. Cette structuration va se poursuivre, nous n’avons pas vocation à nous en séparer mais à la développer

Acheté en haut de cycle dans les années 2009, 2010 et 2011, ce pôle qui a dû être organisé et rationnalisé a souffert d’une conjoncture difficile. «Quand le marché fait -35%, les transactions font -35%, explique François Macé. Nous ajusterons la voilure en fonction des évolutions. Si 2013 est un cru aussi délicat que 2012, nous verrons.»  Pas de quoi quand même remettre en cause cette «partie intégrante de notre diversification et de toute la chaîne de valeur. L’intégration est verticale et se poursuivra». Avec, dès cette année, une synergie développée entre les réseaux d’agences immobilières et d’agences bancaires de proximité qui fait partie de la stratégie de redressement et de performance.