Le campus FBS d’Amiens reprend son autonomie
Lancé en 2012, le réseau France Business School qui réunissait quatre écoles avait pour projet ambitieux de bousculer les conventions très établies des écoles de commerce. Deux ans après, la proposition n’a pas séduit et les campus vont reprendre leur autonomie.
Né de la fusion de l’ESCEM Tours- Poitiers et les ESC de Clermont-Ferrand, Brest et Amiens, le réseau France Business School offrait une nouvelle vision de l’école de commerce : mettre en avant la personnalité et la créativité des étudiants pour en faire des managers innovants et entreprenants. Pour recruter ces jeunes talents, FBS a fait le choix d’ouvrir son propre concours d’entrée baptisé “Talent Day” et de sortir des épreuves traditionnelles (banque commune d’épreuves et ECRICOME), entrainant la perte de reconnaissance de l’État. Cette épreuve d’admission donnait ensuite accès aux deux formations phares du réseau, le “Programme Grande École” ainsi qu’un cursus “Bachelor”. Des choix risqués et des frais de scolarité élevés, qui ont sans doute effrayé un certain nombre de candidats. Après deux ans d’existence, des résultats en demi-teinte et le départ de Patrick Molle, directeur général du groupe FBS, la reprise d’autonomie des quatre écoles a été actée en juillet.
Ne pas persévérer dans l’erreur « Il n’y a rien de dramatique », tempère Richard Soparnot, directeur du campus d’Amiens. « Nous avons fait le constat que le concept était certainement trop novateur et que nous n’avions manifestement pas su convaincre. Rassembler quatre écoles était un pari risqué et audacieux, la fusion a sans doute été faite trop vite », ajoute-t-il. Malgré tout, le responsable du campus se veut optimiste et assure que le changement de cap se fera progressivement, ne menaçant ni les cursus en cours ni même la pérennité de l’école. « Il était important de ne pas persévérer dans l’erreur, nous allons désormais faire en sorte de réintégrer la BCE et l’AST [ndlr, admission sur titre] et de rouvrir nos portes à un plus grand nombre d’élèves. Cependant nous ne renions pas nos choix précédents, le projet change de nature mais ne disparaît pas. »
En effet, la marque, le réseau et le campus chinois demeurent la philosophie commune aux écoles également. La fusion se transforme donc en alliance, avec la mise en commun de moyens. Une sorte de “coopétition”. « Il existe aujourd’hui 38 000 diplômés, c’est un réseau fort et non négligeable qui continuera à nous accompagner », souligne d’ailleurs Richard Soparnot.
Co-construire un nouveau projet
Le site d’Amiens retrouvera officiellement son autonomie le 1er janvier 2015, en attendant l’équipe éducative prépare l’avenir. « Il existait une certaine inquiétude avant la rentrée, mais j’ai rencontré chacune des promotions et répondu à toutes les questions. Ce changement de cap se fera en toute transparence et dans un esprit de co-construction », assure le responsable du campus qui peaufine une stratégie sur cinq ans. Soutenue par les institutions et les entreprises locales, l’école, qui est actuellement à la recherche d’un nouveau nom, doit absolument doubler ou tripler le nombre d’étudiants mais aussi retrouver la confiance du ministère. « Nous n’avons pas la prétention de rivaliser avec de grosses structures, mais d’ici cinq ans, j’espère qu’Amiens fera partie du Top 15 des écoles de commerce. Nous avons les moyens de proposer un projet éducatif de qualité, il faut retrouver nos fondamentaux et moderniser l’image de l’école », conclut Richard Soparnot.