Le Calaisis veut parier sur «Heroic Land»

Changer d'image : c'est la volonté des élus du territoire qui ont remis sur la table le projet de parc d'attractions dans la zone d'activité du Virval, en bordure de l'autoroute. Le fonds d'études qui pilote le projet s'est réuni en janvier pour faire le point et arrêter le calendrier définitif.

« Jean-François Thibous, dirigeant de la société-conseil IDID présente l'avancement du projet le 23 janvier dernier à Calais ».
« Jean-François Thibous, dirigeant de la société-conseil IDID présente l'avancement du projet le 23 janvier dernier à Calais ».
CAPresse 2015

Jean-François Thibous, dirigeant de la société-conseil IDID, a présenté l'avancement du projet le 23 janvier dernier à Calais.

Trois ans après avoir lancé une réflexion sur la réalisation d’un parc d’attractions, la Ville de Calais s’est définitivement détournée du projet Spyland : 600 millions d’euros d’investissements, 3 millions de visiteurs annuels espérés, 3 000 emplois directs et indirects avancés. Le 23 janvier dernier, Natacha Bouchart, présidente de l’agence de développement Calais promotion et sénatrice-maire de Calais, a fait le point sur un projet qui a beaucoup changé. «Des avancées majeures» indiquait le communiqué de presse. L’identité visuelle du futur parc a ainsi été dévoilée (www.heroicland.com). Soit 32 attractions (dont la plus haute d’Europe, à 80 mètres) réparties en 6 univers différents sur les 32 hectares de la zone. Heroic Land s’adressera des tout-petits aux grands-parents avec des espaces dédiés (13 en intérieur, 19 en extérieur), un mall d’entrée avec des restaurants, un hôtel de 250 chambres… Côté fréquentation, les ambitions ont été revues à la baisse : 1,5 million de visiteurs par an selon Jean-François Thibous, dirigeant d’IDID, société-conseil déjà présente dans le dossier Spyland en 2013. L’étude sur la circulation potentiele estime à 3 500 par jour les véhicules, essentiellement le matin et le soir. Le parc doit «être en continuité urbaine» insiste le maire de Calais. En face de l’hôpital, il reliera aussi le quartier populaire du Beau-Marais à cette zone à urbaniser.

De la confiance... «Le problème d’un parc, c’est toujours l’enclavement. Puis le renouvellement des attractions qui se fait généralement tous les deux ans», explique Jean-François Thibous. Avec une entrée au nord-est, le parc bénéficiera d’une sortie d’autoroute. Les trois attractions de plus de 60 mètres suffiront à le distinguer. Ses promoteurs mettent aussi en avant la gare de voyageurs (ligne Calais-Dunkerque) qui est attenante. De plus, la “culture” des parcs en Belgique et la Grande-Bretagne toute proche les confortent dans cet optimisme. Plusieurs partenaires forment un fonds d’études (avec GDF Suez et sa filiale NGE) qui a commencé à amorcer la pompe. Les collectivités territoriales y ont mis 200 000 euros chacune. L’Etat participera à travers le FNDAT (220 000 euros), les conseils généraux et régional sont également sollicités. Les deux entreprises ne financeront que dans une phase ultérieure ; elles souhaitent apporter de l’ingénierie et des équipements dédiés notamment à l’eau et à l’énergie. En février, les élus se prononceront sur une «déclaration de projet», préalable à des études. Le schéma d’aménagement devra suivre et précéder le tour de table financier prévu fin 2015. Avant la fin de l’année, un dépôt de permis d’aménager devra être remis. La recherche de partenaires financiers ne durera que quelques mois. «Nous allons aussi chercher des sponsors. Le parc Europe est sponsorisé par Gazprom : c’est un parc régional, national et international. Nous allons créer quelque chose qui n’existe pas à 400 km à la ronde», avance Jean-François Thibous. Pour autant, il n’est pas inscrit an contrat de plan Etat/Région et le conseil général du Pas-de-Calais ne l’a pas inscrit dans la suite de ses délibérations.

Un calendrier très serré. Après deux ans d’atermoiements avec le projet Spyland, les acteurs publics veulent accélérer. Avec un permis de construire en 2015, les six derniers mois devront faire l’affaire pour séduire des investisseurs pour une mise en fonds propres de 100 millions d’euros. Le reste du plan de financement repose sur l’emprunt (autour de 200 millions d’euros). A priori, il n’y aura pas d’argent public dans l’opération ; seuls des fonds privés devront supporter le projet. Les attributions du fonds d’études seront même remboursées indique Natacha Bouchart, qui s’engage à ce que l’ouverture arrive au printemps 2018. En attendant, le public pourra suivre l’avancement du projet sur le site mis en ligne.