Le Calaisis adopte son Scot sans enthousiasme

En retard par rapport aux autres territoires, le Calaisis a adopté au forceps son Schéma de cohérence territoriale (Scot) le 6 janvier dernier. Une unique délibération a été votée sans consensus (22 pour et 9 contre).

« Réunion-débat du Pays du Calaisis le 6 janvier dernier ».
« Réunion-débat du Pays du Calaisis le 6 janvier dernier ».
CAPresse 2014

Réunion-débat du Pays du Calaisis, le 6 janvier dernier.

  Les édiles du Pays ont montré une nouvelle fois que l’union restait un combat. Alors que la quasi-majorité des territoires du Pas-de-Calais ont procédé à une entente par consensus sur la fusion des intercommunalités, le Calaisis a dû s’y reprendre à plusieurs fois − aiguillonné avec insistance par le préfet − pour arriver à un accord avec la communauté de communes du Sud-Ouest du Calaisis (CCSOC, 7 500 habitants), laissant l’arrière-pays s’organiser de son côté. Le Pays du Calaisis attendait aussi son document définitif. Ce dernier a été voté difficilement lors du conseil de Pays. Le document en lui-même reprend les grands éléments des autres documents des territoires : PLH, PLUI… Sur quatre grands chapitres (structurer le potentiel de développement économique, organiser la cohérence des espaces de vie, préserver l’environnement et s’inscrire dans un développement équilibré des espaces littoraux), le Document d’orientation et d’objectifs (DOO) cadre les scénarios de développement en termes de choix de destinations d’espaces, de prise en compte et de déclinaison des Grenelle 1 et 2, de concentrés des autres documents administratifs, certains opposables judiciairement. Dans le secteur de l’habitat, le Pays a pour souci de procéder à son «rattrapage du seuil de mixité sociale» selon Emmanuel Agius, président du Pays. Le Pays, réuni le 6 janvier, s’est longuement penché sur les atouts économiques de son territoire, en particulier sur les zones d’activité de Coquelles où se trouve Cité Europe et le lien fixe transmanche. Des surfaces commerciales ont été définies et un seuil de construction fixé de 5 à 5000 m2.

 Concertation aléatoire et classification redhibitoire. Ces présentations n’ont pas convaincu une partie des élus. En outre, le dossier ne semblait pas totalement prêt au vu de la déclaration d‘Yves Beugnet, président de la communauté de communes de la région d’Ardres (CCRA) nouvellement formée. L’agglomération ne s’entend pas encore avec une partie de son arrière-pays. «Je demande à ce que cette délibération soit reportée pour trois raisons. Les documents du Scot nous sont parvenus le 30 décembre… Nous n’avons toujours pas l’avis du commissaire-enquêteur. Qu’en est-il des observations ? Des recommandations ? Des modifications ? Enfin, la commission syndicale du 13 décembre dernier n’était pas assortie d’un vote mais d’un simple débat» a déclaré l’élu. «On ne va pas refaire le débat. Nous devons délibérer avant le 15 janvier selon le préfet» a coupé Emmanuel Agius, soutenu par Natacha Bouchart, sénatrice-maire de Calais, qui a essayé de convaincre les élus de la communauté de communes d’Audruicq et de la vallée de la Hem. Les discussions ont été émaillées de modifications : «on a réintroduit le principe d’équipements légers en cœur de nature, modifié la carte des espaces littoraux» a souligné Emmanuel Agius. En revanche, la possibilité de créer des hameaux a été abrogée, restreignant les potentialités territoriales. Olivier Majewicz, maire de Oye-Plage et vice-président du conseil général du Pas-de-Calais, s’est également manifesté : «La dimension du risque de submersion marine n’est pas assez affirmé. D’autre part, Oye-Plage est un cœur de nature, ce qui nous interdit de faire muter notre gravière en un complexe touristique. Si vous nous classez, vous le faites avorter.» La zone entre également dans le champ d’application de la loi littoral, rendant complexe tout projet «en dur». De son côté, Coquelles, après avoir longtemps menacé de ne pas voter le Scot, s’est rangée à la majorité, sûre de pouvoir construire 25 logements/hectare. «Soit 250 logements à construire» selon son maire et conseiller général Michel Hamy.

 NB: jusqu’au dernier jour de 2013, le Sympac était formé des communes de cinq intercommunalités : Cap Calaisis, Sud-Ouest du Calaisis, région d’Audruicq (CCRA), Trois Pays, et Ardrésis et Vallée de la Hem (CCRAVH). Après la dissolution de la CCRAVH le 1er janvier dernier, 8 de ses communes sur 19 ont rejoint les Trois Pays.

 Croquis Page 6 du PADD (document pdf attaché)