Le «savoir-fer» de Vilet

La PME calaisienne Vilet, spécialisée dans les menuiseries métalliques, s'est occupée d'un chantier un peu particulier à Puteaux : trois bulles d’acier cintrés qui enveloppent, sans les toucher, des parois de verres… Récit d’une prouesse technique.

« Une bulle bardée d’acier pour un espace accueil du hall d’entrée de la mairie de Puteaux : réalisation Vilet à Calais ».
« Une bulle bardée d’acier pour un espace accueil du hall d’entrée de la mairie de Puteaux : réalisation Vilet à Calais ».
CAPresse 2013

Une bulle bardée d’acier pour un espace accueil du hall d’entrée de la mairie de Puteaux : réalisation Vilet, à Calais.

 

Vilet ne fait pas beaucoup de bruit mais réussit à se positionner depuis quelques années sur des marchés à forte valeur ajoutée dans sa spécialité : la menuiserie et serrurerie métalliques. Xavier Audooren l’a reprise il y a maintenant dix ans. Début 2013, un architecte parisien lui propose un chantier : «On avait déjà travaillé pour ce cabinet d’architecte. Cette fois-ci, il devait concevoir l’intérieur de la mairie de Puteaux et il a dessiné plusieurs bulles destinées à des espaces dans le hall. Il nous a demandé si on saurait le faire. J’ai dit oui, mais… » Mais, dans le vieux bâtiment de style art nouveau, personne ne savait encore comment faire rentrer les éléments. Les trois bulles devaient être ainsi réalisées : des parois de verre avec portes intégrées autour desquelles une armature bombée en acier prendrait place…. «Quel ordonnancement pour les lattes d’acier à fabriquer ? Quels entrecroisements pour une structure autoporteuse ? Quels jeux de force pour une armature légèrement flexible ? On s’est posé pas mal de question», raconte le dirigeant. Chaque latte en acier cintré est unique − la plus grande fait 15 mètres de long −, les plans ont dû être complètement réadaptés aux contraintes de Vilet.

Une petite réplique dans l’atelier. Un premier briefing prend acte des contraintes et difficultés qu’énoncent les membres de l’équipe du projet. Pendant deux mois, une petite réplique au 1/10e traîne à coté de la porte de l’atelier. «Chacun a pu la voir tous les jours. C’est comme ça qu’on a compris comment on devait s’y prendre», raconte Xavier Audooren. La première bulle est faite en deux mois avec trois personnes quasiment à plein temps. «Ensuite, on l’a démontée, laquée. On a fabriqué des supports spéciaux pour le transport. Pour éviter la surprise de ne pas pouvoir faire entrer les éléments, Vilet a pris une série de photos du hall municipal et a fini pas parier que ça rentrerait…» Et ça rentre. «C’est un projet d’une année, entre les études, la conception, la réalisation et le montage», indique le dirigeant. Et un marché de 600 000 euros pour la PME calaisienne. Aujourd’hui, Vilet réalise la moitié de son chiffre d’affaires en dehors de la région. En ce moment, une équipe travaille sur des garde-corps à destination d’un magasin Le Printemps.