L’Université de Strasbourg vient de lancer un Master destiné à former des managers en structures de bien-être. Rien d’étonnant : le marché est en pleine expansion. Les Français aspirent à la recherche d’un certain équilibre de vie : être en bonne santé physique et mentale. Diététique, produits bio ont de beaux jours devant eux, comme les conseils nutritionnels et le coaching sportif. Décryptage d’un phénomène de société passant par la Lorraine.
Depuis plusieurs années maintenant, le marché du bien-être est en plein développement. Il groupe des activités diverses et complémentaires. On trouve sous ce vocable le coaching, les médecines douces – naturopathie, sophrologie, phytothérapie -, la nutrition, le tourisme de bien-être symbolisé par les spas, les massages, la relaxation. En ce domaine, beaucoup est encore à inventer. Certains experts et observateurs de ce marché aux frontières encore floues lient son futur essor aux nouvelles technologies. Pour l’heure, ce qui est certain, c’est que le bien-être commence à se faire une place plus qu’enviable dans l’économie hexagonale, venant s’installer au même rang que l’industrie de la mode et du luxe. Excusez du peu ! Coaches, médecins, masseurs, professionnels du tourisme…, on estime à pas loin de 400 000 le nombre des salariés travaillant dans cette branche. Une donnée interpelle : 25 % des Français auraient déjà consulté un professionnel du bien-être. En hausse constante : le yoga, la méditation, les médecines douces. Également très demandés : les soins beauté avec un secteur de la cosmétique dynamique. De même, la branche du bio connaît une courbe de croissance exponentielle. Les produits issus de l’agriculture biologique ont bondi de plus de 10 % ces dernières années. Autre facteur d’importance : la santé et le bien-être passent par une alimentation équilibrée, par une bonne hygiène de vie, un rythme de vie sain. Pas pour rien que les centres de thalassothérapie, comme les spas, voient leur clientèle progresser. Les seniors sont les premiers consommateurs de ce marché du bien-être.
Le bien-être au travail
Il est un phénomène apparu plus récemment et qui bouleverse les habitudes. Le marché de la forme et du fitness ne cesse de croître. Les salles de cours collectifs se multiplient dans les villes. Les offres de coaching sportif à domicile ou en ligne ont de plus en plus de succès. C’est une tendance récurrente : les Français en profitent pour se payer des séances de sport privé. Selon de récentes études, le marché national du bien-être génère 35 milliards d’euros de retombées. À la loupe de la Lorraine, à Amnéville-les-Thermes, Thermapolis avoisine les 400 000 visiteurs par an quand la Villa Pompéi dépasse les 190 000. Pôle Nancy Thermal, Center Parcs, le parc de la Léonardsau à Obernai, Europa Park ont tous des projets de construction et d’expansion. Le développement de ces entités est axé sur la création de complexes Spa Wellness. Et les structures aquatiques, comme Aqualun, à Lunéville, ont intégré dans leur stratégie commerciale une large place à la balnéo et aux prestations de bien-être. Le marché est par ailleurs en train de franchir la porte des entreprises. Les gérants prennent de plus en compte la notion de bien-être au travail, faisant appel à ces coaches en entreprises, mettant à disposition de leurs collaborateurs des salles de sport, de repos, de sommeil. C’est un fait, comme un changement d’époque : nous, Français, champions internationaux du pessimisme, plus gros consommateurs d’antidépresseurs au monde, voulons balayer cette image. Nous cherchons à nous libérer de notre état de stress et d’anxiété. Direction le bonheur donc, via une multitude d’activités que chacun va s’approprier.