Le bio au cœur de la consommation des Français

Le bio au cœur de la consommation des Français

Le marché du bio a profité de la crise. Déjà, avant la pandémie, ces achats commençaient à s’ancrer dans le quotidien des Français. Une grande majorité de personnes se déclaraient prêtes à changer leurs habitudes alimentaires pour y intégrer le bio et contribuer ainsi au respect de l’environnement.

Le réflexe d’achat de produits bio continue de s’installer. Une étude de Spirit Insight pour l’Agence Bio, menée fin 2019, auprès d’un échantillon de 2 000 personnes âgées de 18 ans et plus, et dévoilée en février dernier, s’est notamment penchée sur la perception des produits bio, en France. Selon les chiffres révélés, 71 % des Français consomment des produits bio au moins une fois par mois et 47 % régulièrement (au moins une fois par semaine). Les consommateurs occasionnels font partie des catégories socioprofessionnelles supérieures alors que les acheteurs réguliers sont principalement des personnes ayant moins de 35 ans. Ce qui pousse les Français à acheter du bio ? Les répondants ont évoqué trois raisons principales. En tète des motivations, la volonté de préserver sa santé (près de six personnes sur dix), suivie par le goût et la qualité des produits (51 %) ainsi que par la prévention de l’environnement (45  %). Un tiers des consommateurs citent également l’accessibilité de l’offre bio dans leurs lieux d’achats habituels et le bien-être animal (34 %). Des raisons éthiques et sociales ont aussi été avancées par les 18-24 ans. Et l’image des produits bio demeure plutôt positive au regard des Français. 87 % trouvent que ces derniers ont un impact favorable sur l’environnement et 82 % apprécient l’absence de composants chimiques de synthèse et ses bénéfices pour la santé. Toutefois, plus d’un tiers ne sont pas convaincus que les produits bio aient réellement un meilleur goût que les autres et plus d’une personne sur trois doute qu’ils soient source de création d’emplois.

Poussée du bio, hors alimentation

Autre tendance, le marché du bio hors alimentation connaît une croissance accélérée depuis ces trois dernières années. En 2019, 78 % des Français ont acheté un produit bio non alimentaire, avec sur la première marche du podium les produits ménagers (64 %), tandis que la plus forte progression revient aux produits cosmétiques et d’hygiène (61 %, + 16 points en deux ans). Les achats de produits de jardinage et le textile bio connaissent également une belle progression (respectivement 44 % et 34 %). Cette bonne tendance traduit l’exigence des Français de consommer plus responsable.

Des freins à la consommation

Si la consommation progresse, des obstacles restent à surmonter : les produits bio sont jugés trop chers pour 80 % des sondés, le prix constitue un obstacle pour six Français sur 10, d’où la nécessité de le justifier. De plus, 66 % doutent sur le fait que ces produits soient totalement bio et la présence d’emballages plastiques génère de la gêne, pour 43 % des Français et 50 % des consommateurs bio. Côté offre, le circuit d’achat le plus cité reste les grandes et moyennes surfaces. Concernant leurs attentes, les consommateurs bio semblent de plus en plus intéressés par des points de vente à taille humaine et proches de chez eux. Une tendance qui s’est confirmée avec le confinement. Ces derniers aimeraient pouvoir trouver plus de produits bio chez les artisans (48 %) et demeurent également attachés aux marchés (45 %) ainsi qu’aux commerces de proximité (37 %).

Les jeunes, adeptes du bio

La quasi-totalité des jeunes français consomment des produits alimentaires bio : 91 % des 18-24 ans et 93 % des 25-34 ans déclarent avoir consommé ces produits, en 2019. Plus attachés aux enjeux environnementaux et éthiques, les 18-24 ans jugent important d’éviter le gaspillage (61 %), de lutter contre le réchauffement climatique (28 %) et d’acheter des produits respectueux des principes du développement durable (23 %). Les 25-34 ans, pour leur part, accordent davantage d’importance à la diminution d’utilisation de plastiques et d’emballages (40 %) et au respect de la condition animale (35 %).

Aicha BAGHDAD et B.L