Le bassin minier au patrimoine mondial de l’Humanité !

Bassin minier uni (BMU), structure qui a porté pendant une décennie le projet des territoires miniers de la région, a été reconnu comme faisant partie du patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco. Une consécration pour un projet qui met à l’honneur le quotidien de plusieurs générations de mineurs dans la région. La ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, est venue féliciter les porteurs de ce projet le 6 juillet.

Près de 300 personnes s’étaient rassemblées dans le grand salon de Bollaert pendant que d’autres suivaient la réunion depuis les gradins.
Près de 300 personnes s’étaient rassemblées dans le grand salon de Bollaert pendant que d’autres suivaient la réunion depuis les gradins.

 

Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication.

Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication.

Dans un exercice sincère et émouvant, Aurélie Filippetti a félicité le Bassin minier pour sa nomination au patrimoine mondial de l’Humanité. La fille de l’ancien maire communiste d’Audin-le-Tiche (Meurthe-et-Moselle), mineur de fond (dans les mines de fer) et fils d’immigré italien, en a presque pleuré devant les 300 personnes rassemblées dans le grand salon du stade Bollaert : “merci pour mon père” s’est émue la ministre qui se sentait visiblement chez elle. Adoptée par la salle, elle a mis l’accent sur la fierté et la confiance regagnées. Tous les élus du territoire (Daniel Percheron, président du Conseil régional, Jean-Pierre Kucheida, maire de Liévin, Guy Delcourt, maire de Lens, Patrick Kanner, président du conseil général du Nord, etc.) étaient venus pour assister à cette cérémonie festive. Ainsi, 25% du patrimoine minier est inscrit dans une zone de 120 km de long (de Vieux- Condé au Valenciennois) et de 20 km de large, comptant 163 communes où des traces de la mine demeurent. Avec 600 puits qui ont été creusés, le territoire a subi des transformations énormes : pensez que le sol aura été décaissé de 15 mètres ! Au plus fort de l’activité, 220 000 mineurs y oeuvraient ; 29 nationalités ont développé une fraternité de travail et de peine donnant à la région un héritage social et culturel. Cette fraternité se partage aussi avec les autres bassins miniers du monde via une association internationale. “On ne devient pas réserve d’Indiens, on peut toujours faire évoluer notre territoire. L’Unesco n’impose aucune réglementation”, a toutefois précisé Jean-François Caron, maire de Loos-en-Gohelle et porteur du projet depuis dix ans. Le projet a en effet demandé dix ans d’études et de pérégrinations à travers le monde pour expliquer, convaincre, chercher les subsides… Le tout réside désormais dans cinq énormes classeurs, pesant plus de 10 kg chacun, qui trônaient sur la scène.

Près de 300 personnes s’étaient rassemblées dans le grand salon de Bollaert pendant que d’autres suivaient la réunion depuis les gradins.

Près de 300 personnes s’étaient rassemblées dans le grand salon de Bollaert pendant que d’autres suivaient la réunion depuis les gradins.

Une culture populaire et sociale. Le Bassin minier a montré des qualités d’homogénéité : la cohérence du périmètre très dense lui donne une identité forte. Ce projet original a rencontré la volonté de l’Unesco de préserver la mémoire et l’histoire des hommes. “L’idée que l’histoire des mineurs vaut celle des rois change tout. Chez nous, ce sont les hommes qui ont construit nos montagnes”, devait déclarer Jean-François Caron. A travers la reconnaissance du Bassin minier comme patrimoine matériel et immatériel, la culture reprend le fil de racines bien profondes qui ont irrigué de richesses le Nord-Pas-de- Calais : “Le Bassin minier ne pouvait se transformer que s’il traitait aussi et surtout la question culturelle, notre mémoire collective.” C’est ainsi que la région peut se projeter dans l’avenir. Prochaine étape : l’inauguration du Louvre-Lens en décembre prochain.